Au procès en appel des familles d’accueil de Châteauroux, une des têtes pensantes de ce réseau organisé de violences contre des enfants placés a invoqué des trous de mémoire. Ce qui n’a convaincu ni les victimes ni l’avocat général, qui a demandé une peine de prison avec mandat de dépôt.
Alors que se tient, jeudi 20 novembre, la journée internationale des droits de l’enfant, une proposition de loi socialiste vise à offrir une défense à tous les mineurs, devant les juges des enfants chargés de leur protection. « Un enfant, un avocat ! », clament ses partisans.
Dans une quarantaine de villes, des militants ont manifesté samedi en criant : « Le déni, c’est fini. » Dans le sillon de l’affaire Bétharram, et dans l’attente d’une loi-cadre contre les violences sexuelles, les cortèges étaient plus fournis que l’an dernier. Reportage à Paris.
Face aux mises en cause d’animateurs qui se multiplient, des collectifs de parents et des syndicats se mobilisent pour obtenir de la ville de Paris qu’elle admette ses failles et déploie des moyens. Une pierre dans le jardin de la majorité sortante.
Dans un rapport présenté mercredi 5 novembre, l’association Brave Movement dénonce les différences de délai de prescription pour les violences sexuelles sur les mineurs dans les 27 pays de l’Union européenne. Et réclame une abolition pure et simple, avec le soutien de certains députés français.
À Saint-Étienne, l’instruction touche à sa fin dans un dossier où un jeune alternant est mis en examen pour viol sur mineure. Alors qu’il faisait l’objet d’une enquête pour détention de fichiers pédopornographiques, il a été laissé libre de travailler au contact d’enfants.
Nicolas est mort le 28 septembre des blessures qu’il s’est infligées après avoir agressé au couteau une professeure du collège de Benfeld en Alsace. C’est l’épilogue dramatique d’une courte existence faite de violences et de prises en charge défaillantes par les institutions de l’État.
Jeudi, un ex-cadre du groupe Tandem Educadis, qui accueille des enfants placés, a écopé de prison ferme pour avoir continué d’exercer malgré une condamnation pour proxénétisme. Mais ce dysfonctionnement en cache bien d’autres, au sein d’une entreprise qui prétend conquérir toujours plus de départements.
Mediapart a découvert que dans l’académie de Montpellier, un conseiller pédagogique condamné en 2011 avait été désigné pour former des enseignants de primaire au programme d’« éducation à la vie affective et relationnelle ». Informée vendredi, la rectrice a décidé de « lui retirer sa fonction ».
Alexandre Rossi, procureur de Cahors jusqu’en 2024, a cependant été relaxé pour les violences conjugales que lui reprochait son ex-épouse. Selon le jugement rendu le 1er août, celle-ci écope d’une amende pour atteinte à l’intimité de la vie privée.
Cela fait un mois que la commission d’enquête sur Bétharram a publié ses conclusions, sans provoquer la moindre annonce au sommet de l’État. Le pouvoir mise tout sur notre capacité collective, éprouvée après chaque scandale depuis des décennies, à replonger dans l’oubli et le déni.
Combien d’élèves et d’anciens élèves ont mis fin à leurs jours après avoir subi des violences ? Le sujet a été absent des nombreux débats déclenchés par l’affaire Bétharram. Les cas sont pourtant nombreux. Mediapart a retrouvé témoins et proches, qui racontent des vies et des familles pulvérisées.
Quelles sont les conséquences des violences subies dans l’enfance ? Quelle part des victimes n’y survit pas ? Le professeur Thierry Baubet explique à Mediapart ce que l’on sait aujourd’hui, et ce que l’on continue d’ignorer sur ce sujet encore mal documenté.
L’association CDP-Enfance vient de porter plainte contre la collectivité pour mise en danger de la vie d’autrui. Lily, 15 ans, placée dans une chambre d’hôtel par l’aide sociale à l’enfance, y avait mis fin à ses jours en janvier 2024. Sa mort avait rouvert le débat sur les faillites de l’ASE.
Dans son rapport, la commission d’enquête fait resurgir l’« affaire Pélussin », qui a éclaté en 1995 dans un internat catholique de la Loire. Là aussi, François Bayrou a ignoré des lanceuses d’alerte, selon des documents retrouvés par Mediapart. Elles dénoncent aujourd’hui son « inertie ».
Depuis qu’une juge des enfants de Grenoble a ordonné son placement en août 2024, l’adolescente est coincée chez elle. Censée lui fournir un hébergement, l’aide sociale à l’enfance de l’Isère argue qu’elle n’a plus aucune place disponible.