La victoire de Donald Trump est indissociable de la polarisation délétère de la vie politique aux États-Unis. Si la France n’est pas dans la même situation, elle est un pays plus « à risque » que d’autres en Europe de l’Ouest.
La formation du gouvernement Barnier ne correspond ni aux canons de la Ve République, ni à ceux d’un régime parlementaire plus classique. Le chef de l’État et son premier ministre foncent dangereusement vers un no man’s land de la légitimité.
La juriste Marie-Anne Cohendet analyse les vices de forme et les mésusages de la Constitution, tandis qu’Emmanuel Macron s’ingénie à les récapituler sous nos yeux. Retour sur une impasse démocratique. Et pistes de réformes possibles ou souhaitables.
Le politiste Samuel Hayat reproche à Emmanuel Macron d’attenter à l’impartialité de sa fonction, dans un moment de crise où il devrait « se mettre au service des institutions, et non les mettre à son service ».
En nommant Suzanne Lacore sous-secrétaire d’État à l’enfance, Léon Blum choisit une socialiste institutrice de la campagne périgourdine, qui milite depuis trente ans. Sans relâche. Contre le système capitaliste d’abord et subsidiairement pour la cause des femmes.
Nommée le 4 juin 1936 sous-secrétaire d’État auprès de Jean Zay, ministre de l’éducation nationale, Cécile Brunschvicg (1877-1946) était la moins à gauche des trois impétrantes du premier gouvernement Blum. Mais son féminisme bourgeois devait évoluer.
Trois femmes font leur entrée au gouvernement de Léon Blum en 1936. Replongeons-nous dans l’époque : phobie des grèves et antisémitisme débridé à droite ; crainte d’un suffrage féminin sous influence cléricale à gauche. L’étau français dessert le féminisme.
Des sénateurs écologistes à Jean-Luc Mélenchon, plusieurs responsables de gauche ont mis sur la table des propositions concrètes pour changer le mode de scrutin qui attribue le pouvoir de gouverner la France. Il est temps que le débat s’engage à ce sujet.
Face à la nouvelle Assemblée élue, la classe politique semble comme une poule devant un couteau. Est-elle seule en faute, coupable de ses divisions et de sa médiocrité ? Ou la situation est-elle en elle-même inextricable ?
Qui de la macroniste Yaël Braun-Pivet, du communiste André Chassaigne, du centriste Charles de Courson ou de l’élu LR Philippe Juvin présidera l’Assemblée nationale dans les prochains mois ? Crucial à plus d’un titre, le scrutin de jeudi pourrait réserver son lot de surprises.
Pendant les législatives, le risque que l’extrême droite accède à Matignon est venu rappeler à quel point la solidité du Conseil constitutionnel est décisive pour protéger l’État de droit. À quel point, aussi, il est urgent de renforcer sa légitimité. Enquête sur une institution et ses vulnérabilités.
La politiste Camille Bedock revient sur les effets pervers du mode de scrutin actuel, qui expose de plus en plus de Français au gouvernement sans partage d’une minorité politique. Elle défend l’adoption de la proportionnelle, mais prévient que les résistances seront grandes.
La plus haute juridiction administrative française, pilier de l’État de droit, se sait dans la ligne de mire du Rassemblement national. À la fois conseil de l’exécutif pour la rédaction des lois et ultime juge administratif chargé de trancher en urgence sur les libertés, l’institution se prépare à des temps agités.
Pour la première fois depuis 1958, un parti remettant en cause nos droits fondamentaux est aux portes du pouvoir. De révisions constitutionnelles en renoncements politiques, les gouvernements successifs ont fragilisé l’ensemble du système. Tant et si bien que les « antisystèmes » peuvent aujourd’hui s’en réclamer.
De riches récipiendaires de la Légion d’honneur sont soupçonnés d’avoir profité de largesses de l’institution. Alertée, la présidence de la République n’a pas voulu faire de vagues.
L’arrivée du RN à Matignon plongerait la Cinquième République dans sa quatrième cohabitation. Emmanuel Macron verrait ainsi ses pouvoirs présidentiels considérablement réduits. Mais la nouvelle majorité devrait aussi composer avec les autres institutions, à commencer par le Conseil constitutionnel et le Conseil d’État.