Le haut fonctionnaire Pierre-Yves Bocquet exhorte les partis républicains à « lever le flou » sur les voies de changement de la Constitution en France. Les silences de Richard Ferrand, prochain président du Conseil constitutionnel, ne le rassurent pas.
L’accession à la présidence du Conseil constitutionnel de ce fidèle d’Emmanuel Macron, à la probité douteuse et à la faible expertise en droit, plomberait une institution déjà en manque de légitimité. Au moment même où l’extrême droite menace les fondements républicains du régime.
Trois magistrats ayant siégé au procès des assistants du RN sont la cible de menaces de mort. Les critiques de Marine Le Pen et de François Bayrou sur cette procédure judiciaire participent aujourd’hui à un climat complotiste.
En publiant « Sortir de la Ve », Carolina Cerda-Guzman revient efficacement sur les raisons d’en finir avec le régime actuel. Plutôt qu’un nouveau texte constitutionnel fait en chambre, la juriste propose une méthode pour que les citoyennes et les citoyens participent à son écriture.
La condamnation définitive de Nicolas Sarkozy pour corruption lance sa procédure d’exclusion de la Légion d’honneur. D’après les informations de Mediapart, le dossier a d’ores et déjà été préparé à la grande chancellerie. Tandis que le retrait des décorations à François Fillon, lui aussi définitivement condamné, est imminent.
Présidentialisme et verticalité du pouvoir, institutions obsolètes, extrême droite qui surfe sur la défiance politique : il est grand temps d’aérer notre démocratie. Mediapart réunit une dizaine de personnalités pour en parler.
Après la censure du gouvernement Barnier, Bruno Daugeron, professeur en droit public, pointe les ressemblances et les différences avec le précédent de 1962. Selon lui, nous payons l’addition de décennies d’un « présidentialisme majoritaire » devenu impraticable.
On savait depuis longtemps que les institutions françaises, organisant « l’exercice solitaire du pouvoir », étaient dangereuses. Avec un président toxique, imprévisible ou méprisant, elles le sont plus encore, et entraînent le pays vers le chaos.
Avec « Contre la proportionnelle », le juriste Julien Jeanneney appelle à éviter toute réforme du mode de scrutin. Ses vertus seraient exagérées et ses défauts nombreux. Mais l’argument néglige l’impasse actuelle, et se fonde sur des exemples contestables.
La victoire de Donald Trump est indissociable de la polarisation délétère de la vie politique aux États-Unis. Si la France n’est pas dans la même situation, elle est un pays plus « à risque » que d’autres en Europe de l’Ouest.
La formation du gouvernement Barnier ne correspond ni aux canons de la Ve République, ni à ceux d’un régime parlementaire plus classique. Le chef de l’État et son premier ministre foncent dangereusement vers un no man’s land de la légitimité.
La juriste Marie-Anne Cohendet analyse les vices de forme et les mésusages de la Constitution, tandis qu’Emmanuel Macron s’ingénie à les récapituler sous nos yeux. Retour sur une impasse démocratique. Et pistes de réformes possibles ou souhaitables.
Le politiste Samuel Hayat reproche à Emmanuel Macron d’attenter à l’impartialité de sa fonction, dans un moment de crise où il devrait « se mettre au service des institutions, et non les mettre à son service ».
En nommant Suzanne Lacore sous-secrétaire d’État à l’enfance, Léon Blum choisit une socialiste institutrice de la campagne périgourdine, qui milite depuis trente ans. Sans relâche. Contre le système capitaliste d’abord et subsidiairement pour la cause des femmes.
Nommée le 4 juin 1936 sous-secrétaire d’État auprès de Jean Zay, ministre de l’éducation nationale, Cécile Brunschvicg (1877-1946) était la moins à gauche des trois impétrantes du premier gouvernement Blum. Mais son féminisme bourgeois devait évoluer.
Trois femmes font leur entrée au gouvernement de Léon Blum en 1936. Replongeons-nous dans l’époque : phobie des grèves et antisémitisme débridé à droite ; crainte d’un suffrage féminin sous influence cléricale à gauche. L’étau français dessert le féminisme.