Emmanuel Macron a annoncé la dissolution de l’Assemblée nationale dans la foulée de sa défaite aux élections européennes. Une décision inattendue qui place la vie politique du pays dans le grand flou et fait planer le risque d’une victoire de l’extrême droite.
L’économiste à l’université de Nouméa Samuel Gorohouna revient sur l’articulation entre le corps électoral et les déséquilibres inhérents au passé colonial de la Nouvelle-Calédonie. À rebours d’un pouvoir parisien, ivre de normalisation inféconde.
L’ouverture d’une enquête judiciaire délie les langues sur le fonctionnement de la Légion d’honneur. Au cœur des questionnements : un lobbyiste immobilier, proche du grand chancelier Benoît Puga, qui entretenait des relations d’affaires avec des bénéficiaires de décorations.
Les politistes Louise Dalibert et Rémi Lefebvre racontent les difficultés inégales rencontrées par les élus de la République, ainsi que les transformations de leur condition collective. Si les mandats sont toujours très convoités, le risque d’une crise des vocations existe à moyen terme.
Manon Loisel et Nicolas Rio publient « Pour en finir avec la démocratie participative », un ouvrage critique des dispositifs de concertation qui se multiplient en France. Selon eux, les institutions doivent surtout corriger l’absence de transparence et de véritables délibérations en leur sein.
Après l’adoption de la loi immigration, le président a renvoyé ses errements politiques à la décision du Conseil constitutionnel, assumant d’avoir fait voter un texte dont certaines dispositions sont contraires aux principes fondamentaux.
Critiqué de longue date, le régime issu de la Constitution de 1958 – qui fête ce mercredi ses 65 ans – est devenu plus inadapté et dangereux que jamais. Les acteurs de la société civile, syndicats et mouvement pour le climat au premier rang, auraient tout intérêt à s’approprier la revendication d’une nouvelle République.
Lors d’une soirée organisée par Mediapart, des constitutionnalistes et des parlementaires débattent de la méthode concrète pour dépasser les travers du régime actuel. Et insistent tous, au-delà des mécanismes juridiques, sur la nécessité de l’implication populaire.
Dès sa naissance, la gauche n’a pas su fournir d’opposition unie et cohérente au régime gaullien. Dans les années qui ont suivi, elle s’est de facto ralliée à la Ve République, avant que le combat pour une alternative constitutionnelle ne renaisse difficilement.
Défenseur fervent du régime pendant les années 1960, Capitant aurait du mal à le reconnaître aujourd’hui. Ou plutôt, il devrait constater que les mécanismes lui ayant donné sa « forme démocratique », en dépit des pouvoirs concentrés par l’exécutif, se sont érodés.
Retour sur l’écriture de la Constitution de la Ve République, élaborée en petit comité et dans l’opacité. Le nouveau texte fondamental, accueilli avec circonspection par les spécialistes, est largement approuvé par le peuple. S’il restait une ambiguïté quant à son sens, elle est tranchée par la révision de 1962.
En mai 1958, des putschistes favorables à l’Algérie française donnent le coup de grâce à la Quatrième République. Si le nouveau régime gaullien se consolidera à leur insu, il leur doit en partie son avènement.
La multiplication des 49-3 et la réforme des retraites ont relancé le débat sur les institutions. Raquel Garrido, députée insoumise favorable à une VIe République, débat avec le député Horizons Laurent Marcangeli, défenseur tempéré du régime actuel.
Lundi 3 juillet, Fabien Escalona était l’invité de « Abonnez-vous ». Journaliste du pôle Politique de Mediapart, il travaille sur les sciences sociales et sur les questions internationales.
Quelques mois avant d’être emporté par la maladie, Georges Pompidou avait proposé de passer du septennat au quinquennat. Cette réforme, finalement abandonnée, soulevait pour la première fois un problème qui n’a toujours pas trouvé de solution cinquante ans plus tard : comment répondre à la « soif démocratique » des Français ?
Le Conseil constitutionnel doit examiner d’ici au 3 mai une deuxième demande de référendum d’initiative partagée, visant à revenir sur la réforme des retraites. Si les juristes restent prudents quant au devenir de cette nouvelle proposition, le rejet de la première ne laisse que peu d’espoir aux opposants au texte.