En Asie, Taïwan est de loin le pays où les droits des femmes sont les plus développés. La société y contraste fortement avec celle de la Chine voisine, où les mouvements féministes sont réprimés. Mais il reste encore des luttes à mener pour une plus grande égalité.
La visite de la présidente de la Chambre des représentants Nancy Pelosi à Taïwan cet été a renforcé les tensions dans le détroit. Sur l’île de 24 millions d’habitants, ces démonstrations de force semblent pousser la population taïwanaise, inspirée par le scénario ukrainien, vers le chemin de la résistance.
Dès l’agression russe de l’Ukraine, un parallèle avec la situation taïwanaise a été établi, certains affirmant même que Pékin pourrait en profiter pour s’emparer de l’île. De grandes différences subsistent pourtant.
Samedi 18 décembre, lors d’un référendum d’initiative populaire, les Taïwanais sont appelés à se prononcer sur la relance de la quatrième centrale nucléaire, dans le nord-est du pays. Le débat divise l’île depuis les années 1980. Le gouvernement entend faire sortir entièrement le pays de l’atome d’ici à 2025.
En moins de vingt ans, l’ancienne colonie britannique est passée de la 18e à la 80e place dans le classement mondial de la liberté de la presse de Reporters sans frontières (RSF). De nombreux journalistes partent ou s’apprêtent à le faire, tandis que d’autres ont décidé de résister.
Quatre sénateurs français se sont rendus à Taïwan la semaine dernière, malgré la ferme opposition de la Chine. Le chef de la délégation, l’ancien socialiste Alain Richard, membre de LREM, a qualifié l’île de « pays ». Mais il est resté prudent quant aux engagements de la France vis-à-vis de Taipei.
En février, les douanes chinoises ont décidé unilatéralement d’interdire l’importation d’ananas de Taïwan. La raison officielle ? Le fruit emblématique de l’île contiendrait des cochenilles, insectes nuisibles à l’écosystème. Mais pour Taipei, le geste est une offensive obstinément politique, destinée à faire pression sur l’île, considérée comme « rebelle » par Pékin.
Enjeu crucial de la rivalité entre la Chine et les États-Unis, Taïwan serait aussi « l’endroit le plus dangereux sur terre », selon le magazine britannique The Economist. Dans l’archipel, la menace ne bouscule pas la vie quotidienne et, selon plusieurs experts, le risque d’escalade n’est pas encore au plus haut.
Alors que les campagnes de vaccination ont commencé dans de nombreux pays à travers le monde, plusieurs gouvernements d’Asie-Pacifique tardent étonnamment à établir un programme. Parmi eux, Taïwan.
Le géant français de l’énergie a décidé cette année de fermer en douce son antenne à Taïwan, archipel démocratique considéré comme une province chinoise par Pékin. La décision pourrait ne pas être étrangère à l’engagement croissant d’EDF sur le continent.
Au Royaume-Uni, pays d’accueil de la majorité des Hongkongais qui fuient la répression, Simon Cheng est à la tête d’un groupe visant à construire un « Parlement fantôme ».
Alors qu’ONG et associations taïwanaises se mobilisent en faveur de Hong Kong, Taipei a ouvert en juillet un bureau destiné à aider les Hongkongais voulant immigrer à Taïwan.