En Loire-Atlantique, des travailleuses sociales ont ouvert une ligne d’écoute et d’alerte pour repérer et accompagner des mineures en situation de prostitution. Presque toutes ont un passé de victimes et sont porteuses de profonds traumas. Reportage.
Dans le Nord, les assistantes familiales qui accueillent des enfants en danger ont le sentiment d’écoper un paquebot en train de sombrer. Le métier a de plus en plus de mal à recruter. Longtemps solitaires, les « AssFam » se mobilisent désormais aux côtés d’éducateurs, d’avocats et de magistrats.
Financements faméliques, éducateurs à la peine… Un an après le lancement du plan gouvernemental contre la prostitution des mineures, la protection de l’enfance est incapable de faire face à une criminalité endémique.
Dans le XXe arrondissement de Paris, les professionnels, qui ont de plus en plus de mal à mettre les mineurs à l’abri, dénoncent une situation intenable. Après l’hospitalisation d’une de leurs collègues, blessée dans une altercation avec une adolescente, un appel à la grève est lancé.
Vitrine du gouvernement en matière de lutte contre la délinquance des mineurs, ces établissements alternatifs à la détention sont très bien servis dans le budget de la justice, examiné mardi par les députés. Vingt ans après leur création, leur bilan est pourtant critiqué de toutes parts.
Depuis quelques jours, des éducateurs au bout du rouleau refusent de participer aux audiences du tribunal pour enfants, où se décident placements et suivi éducatif. Objectif : alerter sur le manque de places et de moyens financés par le département. Des juges des enfants confirment une « dégradation du système à tous les niveaux ».
Agressions, fugues spectaculaires, stupéfiants... Les tensions sont devenues insupportables au centre éducatif fermé de Pionsat (Puy-de-Dôme), qui accueille des adolescents placés par la justice. Sa gestion par le Groupe SOS, mastodonte de l’économie sociale, est mise en cause.
À Valence, une fillette et ses parents reprochent à une institutrice des comportements maltraitants. Alors que la famille a déposé plainte, que l’accompagnante (AESH) de cette élève scolarisée dans une classe pour enfants en situation de handicap a aussi alerté le commissariat, l’inertie de l’Éducation nationale interroge. Retour sur une histoire symptomatique des dysfonctionnements de l’école inclusive.
Mobilisé contre les maltraitances subies par des enfants sourds, un collectif indépendant né après des révélations de Mediapart vient d’obliger l’exécutif à se saisir du cas d’un établissement, à La Norville, dirigé par une ex-assistante parlementaire LREM, également lobbyiste. Celle-ci parle d’« une campagne de calomnies ». Enquête.
Ancien enfant placé, Lyes Louffok alerte depuis dix ans sur les défaillances de l’aide sociale à l’enfance. Alors que les députés doivent adopter mardi 25 janvier le projet de loi sur la protection de l’enfance, il milite pour que l’État reprenne l’ASE aux départements.
Le handicap touche 12 millions de Français et représente plus de 50 milliards d’euros de financements. Alors que le secteur est en pleine marchandisation, des militants dénoncent les dérives des grosses associations gestionnaires d’établissements. Et réclament voix au chapitre.
L’institution indépendante publie mercredi un rapport accablant. Le manque de moyens à l’hôpital ou dans les PMI, à l’école ou pour la justice, porte atteinte au bien-être, voire aux droits élémentaires de millions d’enfants.