Handicap : comment l’Éducation nationale a minimisé la maltraitance subie par Léa, 10 ans
À Valence, une fillette et ses parents reprochent à une institutrice des comportements maltraitants. Alors que la famille a déposé plainte, que l’accompagnante (AESH) de cette élève scolarisée dans une classe pour enfants en situation de handicap a aussi alerté le commissariat, l’inertie de l’Éducation nationale interroge. Retour sur une histoire symptomatique des dysfonctionnements de l’école inclusive.
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ValenceValence (Drôme).– Le jour de notre rencontre, Léa* enfile le joli pull à capuche en velours noir que sa mère lui a acheté 50 centimes à la boutique solidaire du quartier. Elle nous guide vers la table basse, où se trouvent un Thermos de café, des clémentines et des petits gâteaux. « Prends, là. C’est pour toi. Tiens. Assis-toi », dit la fillette de 10 ans, dans un débit saccadé apparemment habituel quand elle est stressée. Léa a toujours eu des difficultés à s’exprimer, la parole est venue vers l’âge de 6 ans seulement. Étiquetée « déficiente intellectuelle », elle est scolarisée avec d’autres enfants à besoins dits spécifiques dans une classe ULIS (dispositif prévoyant que les élèves passent aussi du temps dans les classes ordinaires). Si Léa est tendue, c’est qu’elle a déposé plainte avec ses parents, le 3 décembre dernier, contre son ancienne institutrice.