Ce vendredi 4 avril, Nicolas Sarkozy préside le deuxième conseil de modernisation des politiques publiques. La note s'annonce lourde: 6 à 7 milliards d'économies sont attendus pour 2009. Cette austérité n'a pas été appliquée au fonctionnement de la machine élyséenne. Plus de 100 millions d'euros ont été dépensés en 2007 tandis que le nombre de collaborateurs vient de dépasser le cap du millier.
Entre le sommet de l'OTAN jeudi et une série de discours, Nicolas Sarkozy va devoir passer sa semaine à traiter les affaires sociales françaises. Avec deux gros dossiers: la fonction publique et la FNSEA. Le séminaire gouvernemental de ce lundi, dirigé par François Fillon, doit permettre de fixer les priorités, le Premier ministre ayant affirmé sur TF1 que toutes les réformes seraient menées à bien.
Le vrai remaniement qui a suivi la défaite municipal n'a pas eu lieu au gouvernement mais à l'UMP. Nicolas Sarkozy reprend le contrôle du parti en propulsant dans les instances dirigeantes le ministre Xavier Bertrand et la secrétaire d'Etat Nathalie Kosciusko-Morizet.
Tandis que l'avant-projet de loi constitutionnelle sur « la modernisation et le rééquilibrage des institutions » était présenté ce jeudi 20 mars au Conseil d'Etat, plusieurs décisions inspirées par le chef de l'Etat ou portées par son Premier ministre – telle une circulaire concernant les préfets et que s'est procurée Mediapart – viennent renforcer le poids de l'exécutif.
Dans un quasi secret et au grand dam de certains ministres, une cellule directement pilotée par l'Elysée décortique les lignes budgétaires de l'Etat et traque les économies possibles. La Révision Générale des Politiques Publiques a déja commencé de produire ses effets. En mai, Nicolas Sarkozy annoncera un nouveau train de réformes.
La réforme de l’Etat et la réduction du nombre de fonctionnaires constituent la grande affaire d’ici à l’été, la plus ambitieuse en termes de réductions des déficits, la plus risquée aussi au plan social. Le chantier présidentiel par excellence jusqu'en 2012.
Même si le gouvernement a nié qu'un plan de rigueur était prêt, une cascade de réformes va être engagée, dès les prochains jours, plus amples encore que ne le soupçonnait la gauche. Réforme de l'Etat, refonte des impôts, réformes du marché du travail et des retraites: Nicolas Sarkozy a choisi de forcer l'allure. Mediapart a mené l'enquête.