Paradoxale histoire que celle de Philippe Séguin: hier chef de fil du camp français des hétérodoxes, inlassable partisan de « l'autre politique », il pourchasse désormais les déficits, en ses habits neufs de premier président de la Cour des comptes, comme d'autres pourfendaient autrefois les hérétiques. Avec la foi intolérante des nouveaux convertis.
Lundi après-midi, la Cour des comptes, pour la deuxième année consécutive, rendait public son examen des comptes du régime général de la Sécurité sociale. Un jeu de massacre. Un refus de certification, trois impossibilités de dire si les comptes sont sincères ou pas, et cinq réserves. Au moment où certains s'interrogent sur l'avenir de la Sécu, la sentence de la Cour tombe à pic. Lire aussi le parti pris: «La mue de l'hétérodoxe Séguin en Père-la-rigueur».
En décidant de réunir les chaînes publiques et d'en nommer le président, Nicolas Sarkozy renforce encore son emprise sur l'appareil d'Etat. Le même processus est en cours pour les centrales de renseignement, qui passent sous la tutelle de l'Elysée. Cette verticalité du pouvoir est d'autant plus inquiétante qu'elle s'opère sans que les corps constitués et les syndicats, qui composaient autant de contre-pouvoirs, ne voient leur rôle rehaussé. Lire également un parti pris de Sylvain Bourmeau, «Télévision: quand Sarkozy joue le rôle d’un homme de gauche».
A la demande du gouvernement, la caisse d'assurance maladie proposera jeudi un plan d'économies sans précédent pour réduire à 2,9 milliards d'euros le déficit, qui pourrait atteindre jusqu'à 6 milliards d'euros en 2009. Problème: les plus démunis et les malades de longue durée sont la cible principale d'un plan qui, entre autres mesures, s'attaque à la prise en charge du diabète et à l'hypertension. Lire aussi : «La Sécu dérembourse à tour de bras».
Le Premier ministre français est resté deux jours en Algérie où il a signé trois grands accords de coopération. Mais l'essentiel des discussions avec les dirigeants algériens a porté sur la présence de ces derniers le 13 juillet pour le lancement de l'Union pour la Méditerranée. Revue de presse des quatre grands quotidiens.
C'est une garde rapprochée, un gouvernement-bis, le "G7" du Président: généralement réunis le jeudi, lendemain du conseil des ministres, ils sont sept ministres, mais sans François Fillon, à décortiquer avec Nicolas Sarkozy le présent et l'avenir. Ces réunions exaspèrent les autres membres du gouvernement et les principaux responsables de la droite. Du coup, elles se font plus discrètes. Ce jeudi 19 juin, le Président devait à nouveau réunir son groupe avant un déjeuner avec Gordon Brown. Le secret renforce l'énigme autour de cette incongruité institutionnelle.
Frédéric Bozo est professeur d'histoire contemporaine à la Sorbonne-Paris III. Il a écouté le discours sur la Défense et la sécurité nationale, prononcé mardi par Nicolas Sarkozy, et réagit.
Patricia Adam, députée socialiste du Finistère, a été membre de la commission du Livre blanc de la Défense et de la Sécurité intérieure avant d'en démissionner avec fracas. Elle revient ici sur le discours de Nicolas Sarkozy mardi matin. Le discours (en vidéo) et le rapport en question figurent sous l'onglet Prolonger.
Ce mardi 17 juin, Nicolas Sarkozy a présenté les grandes lignes du Livre Blanc sur la défense qui va définir les missions dévolues aux armées françaises pour les quinze prochaines années. Si le renseignement et le transport verront leurs moyens s'étoffer, la troupe est mise aux arrêts de rigueur. Revue du web avant la vidéo en ligne du président.
Alors que Nicolas Sarkozy devait dévoiler en grandes pompes ce mardi à 11 heures le Livre blanc de la Défense et de la sécurité Intérieure – plan qui fixe pour les quinze prochaines années la doctrine et les budgets de l'armée –, des fuites multiples ont diffusé le texte un peu partout. Une stratégie de com' bien ficelée ?
Le gouvernement est confronté à une double offensive cette semaine. D'abord celle des professionnels touchés par la hausse des carburants qui manifestent partout en France par des opérations escargot. Un mouvement que les pêcheurs, en attente d'une décision de la Commission sur le thon rouge, pourraient rejoindre. Celle des syndicats ensuite, notamment dans la fonction publique, qui défileront demain mardi, pour le dialogue social, la défense des 35 heures et le pouvoir d'achat.
Tandis que les Irlandais votaient non, deux conseillers du président partaient à Damas afin d'obtenir du pouvoir syrien qu'il rende acceptable l'invitation faite au dictateur Bachar al-Assad de venir à Paris le 13 juillet inaugurer l'Union pour la Méditerranée. Sur ce dossier, comme sur celui du traité européen, Nicolas Sarkozy agit à la hussarde. Au risque de ne rien pouvoir construire.