Le 14 septembre, la jeune Libanaise Sali Hafez a braqué une banque. La sienne. Pour récupérer l’argent de sa famille, bloqué en raison de l’effondrement d’un système financier corrompu, et payer les soins médicaux de sa sœur. Depuis, Sali Hafez a inspiré d’autres concitoyens. Pour Mediapart, Nada Maucourant Atallah et Marie Jo Sader l’ont rencontrée.
Le parti chiite Hezbollah et ses alliés ont perdu la majorité des sièges, sans toutefois que cela occasionne de changement radical des équilibres des forces au sein de l’hémicycle. Une dizaine de nouveaux élus issus de l’opposition à la classe politique ont par ailleurs réalisé une percée inédite.
Le vote des jeunes constitue l’une des principales inconnues des législatives de dimanche au Liban. Leur apparente union lors des grandes manifestations populaires de 2019 contre la classe politique a fait long feu. Leurs positions face au scrutin révèlent des réalités vécues très différentes.
Reportage à Beyrouth, où la liste « Nahou el Dawlé » présente des candidats aux élections législatives pour apporter un vent de changement face aux machines électorales et au clientélisme.
Le rejet de la classe politique n’a jamais été aussi fort au Liban qui, en l’absence de réaction des autorités, s’enfonce dans une grave crise économique et sociale. Ce mécontentement pourrait cependant avoir du mal à se traduire lors des prochaines législatives en mai.
Depuis que la Russie a envahi l’Ukraine, l’un des plus grands exportateurs au monde de céréales, les prix explosent et les premières pénuries apparaissent. Au Liban, en Tunisie et en Égypte, très consommateurs de pain, la sécurité alimentaire est déjà menacée.
Des affrontements meurtriers ont opposé des partisans des partis chiites Amal et Hezbollah à des sympathisants du parti chrétien des Forces libanaises. Ces violences sont survenues en marge d’une manifestation contre le juge chargé de l’enquête sur l’explosion du port de Beyrouth.
Les coupures d’électricité, les pénuries d’essence et les ruptures de stock de médicaments se sont dangereusement aggravées au Liban depuis le début de l’été. La population tente comme elle le peut de s’adapter à cette nouvelle réalité.
Plusieurs manifestations se sont tenues à Beyrouth le 4 août en souvenir des victimes de l’explosion du port. Alors que l’enquête sur les causes de cette destruction piétine, les manifestants demandent la levée de l’immunité des responsables politiques mis en cause.
Dans un contexte de grave crise de liquidités, l’État libanais arrive à peine à fournir de l’électricité quelques heures par jour. La situation devient critique pour la population. Aucun gouvernement n’a voulu s’attaquer aux pénuries d’un secteur miné par la corruption.
Après la justice suisse, c’est au tour du Parquet national financier d’ouvrir une enquête visant Riad Salamé. Alors que le Liban traverse une grave crise économique, le patron de la Banque centrale incarne, pour une partie de la population, la corruption des élites du pays.
Selon des témoignages recueillis par Mediapart à Beyrouth et à Paris, la rétractation de l’intermédiaire dans l’affaire libyenne est liée à des promesses financières venues d’intermédiaires proches des réseaux sarkozystes, mais aussi à un climat de menaces entretenues autour de lui.