Par souci de transparence vis-à-vis de ses lecteurs, les journalistes de Mediapart remplissent et rendent publique depuis 2018 une déclaration d’intérêts sur le modèle de celle remplie par les parlementaires et les hauts-fonctionnaires auprès de la Haute autorité de la transparence et de la vie publique (HATVP), instance créée en 2014 après les révélations de Mediapart sur l’affaire Cahuzac.
Tribunal pour enfants de Nanterre, mai 2018. Sofiane, 14 ans, vient de sortir de garde à vue et va être présenté à la juge pour enfants. Une jeune fille de 13 ans lui a pratiqué une fellation tandis qu’un de ses amis filmait la scène pour la diffuser sur les réseaux sociaux.
Tribunal pour enfants de Nanterre, mai 2018. Mathieu, 17 ans, est dépendant du cannabis. Ses parents ont sollicité la juge pour qu’il soit suivi par un éducateur. Driss, 17 ans, a conduit un scooter sous l’emprise de stupéfiants. À l’issue de sa garde à vue, il passe devant la juge qui doit décider des suites à donner.
Tribunal d’instance de Pontoise, novembre 2017. Au service d’accueil du tribunal, Laetitia vient solliciter un permis de visite pour voir son mari en détention. Au guichet voisin, Ahmed attend que la greffière retrouve sa demande d’effacement des condamnations de son casier judiciaire. Il vient de créer sa société et la perte de son dossier serait catastrophique pour lui.
Tribunal d’instance de Pontoise, décembre 2017. Pour financer une formation qui s’est révélée être une escroquerie, Laetitia, 24 ans, a contracté un prêt au Crédit lyonnais. La banque a saisi le juge afin qu’elle rembourse le montant du crédit ou soit saisie directement sur son salaire. Laurence passe devant le juge pour un emprunt qu’elle a fait il y a 14 ans. Elle doit 3 000 euros à son créancier et ne sait pas comment elle va pouvoir rembourser une telle somme.
Tribunal d’instance de Pontoise, décembre 2017. Une femme, la trentaine, est atteinte de troubles psychiatriques qui ont nécessité sa mise sous curatelle renforcée. Au cours de l’audience, elle fait part de ses difficultés à subvenir à ses besoins, avec les 40 euros qui lui sont alloués par semaine. Lors de l’audience suivante, une jeune femme handicapée vient d’hériter de 27 000 euros de la part de son oncle. Son curateur, qui n’est autre que son père, souhaite récupérer l’héritage.
Tribunal de grande instance de Nanterre, décembre 2018. Les permanences du parquet sont le début de la chaîne judiciaire. Dans un bureau, plusieurs procureurs prennent les appels des commissariats. Les policiers présentent les cas d’interpellations et demandent la suite à y donner. En décembre, le parquet a décidé de mettre un coup d’arrêt aux manifestations lycéennes. Bilan : un lycéen est poursuivi pour jet d’œuf, un autre pour avoir dit dans un mégaphone : « C’est la révolution, on va tout brûler. »
Tribunal de grande instance de Nanterre, janvier 2019. Hassan, 18 ans, casier judiciaire vierge, passe en comparution immédiate pour avoir fait passer un chargeur de téléphone et une petite bouteille d’alcool en prison. Le jeune est terrorisé.
Tribunal de grande instance de Nanterre, janvier 2018. Yanis, 39 ans, a été arrêté pour trafic de stupéfiants. Placé en foyer suite au décès de son père, il est tombé dans la délinquance et fait depuis des allers-retours en prison. Il dénonce le manque de moyens de la justice et des services de réinsertion. Il est 23 heures, il va passer en comparution immédiate. Les magistrats cachent difficilement leur fatigue. Les avocats s’insurgent contre cette justice expéditive.
Tribunal de grande instance de Nanterre, février 2019. Amin passe en comparution immédiate pour avoir volé 12 euros d’essence afin de se rendre à son travail. Plus tard dans la journée, Saïd, Djamil et un autre prévenu comparaissent pour un cambriolage. En cours d’audience, Djamil, assisté d’un interprète, peine à donner son adresse, ce qui provoque plaisanteries et rires de la procureure.
Les officiers de police judiciaire d’un commissariat parisien dénoncent les « instructions illégales » de leur hiérarchie, en particulier lors des manifestations des « gilets jaunes ». Dans un mail que Mediapart a pu consulter, il est écrit que, sur ordre de la préfecture de police de Paris, les personnes interpellées doivent être systématiquement placées en garde à vue.
Près de 1 500 personnes ont participé, mercredi 6 mars, à la marche blanche organisée dans le quartier Mistral de Grenoble en hommage à Adam, 17 ans, et Fatih, 19 ans, décédés samedi 2 mars lors d’une course-poursuite avec la police. Les familles demandent que la justice soit faite sur les circonstances de l’accident mortel. Derrière elles, un quartier condamne les violences policières et la désinformation des médias.
Arrêté pour vol, un jeune homme a été victime de violences policières lors de sa garde à vue à Saint-Denis en octobre 2018. Le procureur de la République de Bobigny a ouvert une enquête préliminaire, et une plainte a aussi été déposée.
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Lors d’un reportage sur les violences policières à Grenoble, un policier a perdu son sang-froid et m’a mise en joue ainsi que deux confrères, avec son lanceur de balle de défense (LBD). La scène a été enregistrée.