Par souci de transparence vis-à-vis de ses lecteurs, les journalistes de Mediapart remplissent et rendent publique depuis 2018 une déclaration d’intérêts sur le modèle de celle remplie par les parlementaires et les hauts-fonctionnaires auprès de la Haute autorité de la transparence et de la vie publique (HATVP), instance créée en 2014 après les révélations de Mediapart sur l’affaire Cahuzac.
Mediapart a pu s’entretenir avec Geneviève Legay. Elle s’exprime pour la première fois depuis les faits. Passé le traumatisme psychologique, elle entend continuer son combat pour défendre les droits et qualifie de « lamentables » les propos tenus par Emmanuel Macron, dont le comportement est loin d’être « un exemple de sagesse ».
Les armes dites « sub-létales », LBD et grenades, employées aujourd’hui contre les « gilets jaunes » ont fait une cinquantaine de blessés graves en quinze ans. Les condamnations ont été rares et particulièrement clémentes pour les policiers. Seuls les tribunaux administratifs ont jusqu’à présent reconnu la responsabilité de l’État dans les blessures provoquées.
Le procureur de Nice a fini par admettre, vendredi 29 mars, que la militante Geneviève Legay, gravement blessée en manifestation, a été heurtée par un policier. Une information judiciaire est ouverte. Le mensonge d’Emmanuel Macron est établi.
La militante Geneviève Legay a été gravement blessée samedi 23 mars à Nice. Le président de la République et le procureur ont depuis affirmé que les forces de l’ordre ne l’avaient pas touchée. Or, le jour même de la manifestation, un rapport policier, consulté par Mediapart, attestait du contraire. D’autres témoignages qui renforcent l’idée d’un mensonge orchestré.
L’un des fondateurs de Désarmons-les !, collectif contre les violences policières, a été interpellé et placé en garde à vue à Paris, alors qu’il revenait d’une conférence avec des restes de grenades usagées. Poursuivi pour « port d’arme prohibée de catégorie A », il a été libéré après 24 h de garde à vue et un rappel à la loi.
Malgré les menaces à peine voilées d’utiliser la force létale contre les manifestants, les interdictions et les tentatives de confondre « casseurs » et « gilets jaunes », des milliers de gilets jaunes sont descendus dans la rue à Paris et en province samedi 23 mars.
Lors des prochaines manifestations des « gilets jaunes », les militaires du dispositif Sentinelle vont être mobilisés. Mediapart a interrogé un général, des colonels et un sous-officier, qui tous expriment leurs inquiétudes sur les dangers encourus pour l’État de droit. « Que va-t-il se passer si des manifestants tentent de s’en prendre aux bâtiments que [les militaires] protègent ? Soit l’armée sort humiliée parce qu’elle aura dû subir toutes formes d’agressions, soit c’est un massacre, dont l’État sera responsable », affirme Michel Goya.
Mediapart a obtenu l’autorisation exceptionnelle de pouvoir enregistrer des audiences dans deux tribunaux. La législation interdit tout enregistrement de débats judiciaires, sous quelque forme que ce soit. Pourtant, dans une société démocratique, le besoin de transparence des citoyens est légitime.
Tribunal pour enfants de Nanterre, juin 2018. Sara, 18 ans, comparaît pour trafic de stupéfiants. Les faits remontent à deux ans. Elle vivait alors dans la rue. Durant l’audience, son éducatrice témoigne de la volonté qu’elle a de s’en sortir et demande aux juges qu’elle soit placée sous protection judiciaire, n’ayant personne sur qui compter.
Tribunal pour enfants de Nanterre, mai 2018. En détention, Jean, 17 ans, aurait dû sortir il y a deux mois. Mais les foyers rechignent à accueillir ce mineur qui souffre d’hyperactivité. Il se présente menotté au tribunal où il va être jugé notamment pour des casses dans des parkings.
Tribunal pour enfants de Nanterre, mai 2018. Éric, 12 ans, vit chez sa mère. La juge le reçoit avec ses parents qui viennent de divorcer. Un rapport de l’éducateur signale que le mineur encourt des dangers au domicile maternel. La juge va devoir prendre une décision qu’elle annoncera en cours d’audience, sans avoir pu y préparer la famille, faute de temps.
Tribunal pour enfants de Nanterre, mai 2018. Depuis le décès de leur mère, il y a un an, Marie, 31 ans, veille sur son frère, Keny, 12 ans. Le père de Keny étant pour la plupart du temps aux abonnés absents, c’est Marie gère le quotidien, mais dans l’illégalité. Elle est reçue par la juge pour enfants pour que soit trouvée une solution.
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Lors d’un reportage sur les violences policières à Grenoble, un policier a perdu son sang-froid et m’a mise en joue ainsi que deux confrères, avec son lanceur de balle de défense (LBD). La scène a été enregistrée.