Par souci de transparence vis-à-vis de ses lecteurs, les journalistes de Mediapart remplissent et rendent publique depuis 2018 une déclaration d’intérêts sur le modèle de celle remplie par les parlementaires et les hauts-fonctionnaires auprès de la Haute autorité de la transparence et de la vie publique (HATVP), instance créée en 2014 après les révélations de Mediapart sur l’affaire Cahuzac.
L’un des fondateurs de Désarmons-les !, collectif contre les violences policières, a été interpellé et placé en garde à vue à Paris, alors qu’il revenait d’une conférence avec des restes de grenades usagées. Poursuivi pour « port d’arme prohibée de catégorie A », il a été libéré après 24 h de garde à vue et un rappel à la loi.
Malgré les menaces à peine voilées d’utiliser la force létale contre les manifestants, les interdictions et les tentatives de confondre « casseurs » et « gilets jaunes », des milliers de gilets jaunes sont descendus dans la rue à Paris et en province samedi 23 mars.
Lors des prochaines manifestations des « gilets jaunes », les militaires du dispositif Sentinelle vont être mobilisés. Mediapart a interrogé un général, des colonels et un sous-officier, qui tous expriment leurs inquiétudes sur les dangers encourus pour l’État de droit. « Que va-t-il se passer si des manifestants tentent de s’en prendre aux bâtiments que [les militaires] protègent ? Soit l’armée sort humiliée parce qu’elle aura dû subir toutes formes d’agressions, soit c’est un massacre, dont l’État sera responsable », affirme Michel Goya.
Mediapart a obtenu l’autorisation exceptionnelle de pouvoir enregistrer des audiences dans deux tribunaux. La législation interdit tout enregistrement de débats judiciaires, sous quelque forme que ce soit. Pourtant, dans une société démocratique, le besoin de transparence des citoyens est légitime.
Tribunal pour enfants de Nanterre, juin 2018. Sara, 18 ans, comparaît pour trafic de stupéfiants. Les faits remontent à deux ans. Elle vivait alors dans la rue. Durant l’audience, son éducatrice témoigne de la volonté qu’elle a de s’en sortir et demande aux juges qu’elle soit placée sous protection judiciaire, n’ayant personne sur qui compter.
Tribunal pour enfants de Nanterre, mai 2018. En détention, Jean, 17 ans, aurait dû sortir il y a deux mois. Mais les foyers rechignent à accueillir ce mineur qui souffre d’hyperactivité. Il se présente menotté au tribunal où il va être jugé notamment pour des casses dans des parkings.
Tribunal pour enfants de Nanterre, mai 2018. Éric, 12 ans, vit chez sa mère. La juge le reçoit avec ses parents qui viennent de divorcer. Un rapport de l’éducateur signale que le mineur encourt des dangers au domicile maternel. La juge va devoir prendre une décision qu’elle annoncera en cours d’audience, sans avoir pu y préparer la famille, faute de temps.
Tribunal pour enfants de Nanterre, mai 2018. Depuis le décès de leur mère, il y a un an, Marie, 31 ans, veille sur son frère, Keny, 12 ans. Le père de Keny étant pour la plupart du temps aux abonnés absents, c’est Marie gère le quotidien, mais dans l’illégalité. Elle est reçue par la juge pour enfants pour que soit trouvée une solution.
Tribunal pour enfants de Nanterre, mai 2018. Sofiane, 14 ans, vient de sortir de garde à vue et va être présenté à la juge pour enfants. Une jeune fille de 13 ans lui a pratiqué une fellation tandis qu’un de ses amis filmait la scène pour la diffuser sur les réseaux sociaux.
Tribunal pour enfants de Nanterre, mai 2018. Mathieu, 17 ans, est dépendant du cannabis. Ses parents ont sollicité la juge pour qu’il soit suivi par un éducateur. Driss, 17 ans, a conduit un scooter sous l’emprise de stupéfiants. À l’issue de sa garde à vue, il passe devant la juge qui doit décider des suites à donner.
Tribunal d’instance de Pontoise, novembre 2017. Au service d’accueil du tribunal, Laetitia vient solliciter un permis de visite pour voir son mari en détention. Au guichet voisin, Ahmed attend que la greffière retrouve sa demande d’effacement des condamnations de son casier judiciaire. Il vient de créer sa société et la perte de son dossier serait catastrophique pour lui.
Tribunal d’instance de Pontoise, décembre 2017. Pour financer une formation qui s’est révélée être une escroquerie, Laetitia, 24 ans, a contracté un prêt au Crédit lyonnais. La banque a saisi le juge afin qu’elle rembourse le montant du crédit ou soit saisie directement sur son salaire. Laurence passe devant le juge pour un emprunt qu’elle a fait il y a 14 ans. Elle doit 3 000 euros à son créancier et ne sait pas comment elle va pouvoir rembourser une telle somme.
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Lors d’un reportage sur les violences policières à Grenoble, un policier a perdu son sang-froid et m’a mise en joue ainsi que deux confrères, avec son lanceur de balle de défense (LBD). La scène a été enregistrée.