Le rachat de la Warner par Netflix signe la victoire des plateformes de diffusion à la demande sur le cinéma. Scénaristes et producteurs s’alarment de la fin du modèle hollywoodien et, au-delà, des bouleversements de toutes nos références culturelles sur la façon de raconter le monde.
Le géant du streaming va mettre la main sur le studio de cinéma et de télévision, dont le prestigieux service de streaming HBO Max, ont annoncé les deux entreprises.
L’épouse du président a demandé à apparaître dans la quatrième saison de la production Netflix. Une évidence pour celle qui est très liée au groupe de Bernard Arnault, dont les marques sont régulièrement au centre de la série. Et ce, même si LVMH y est égratigné pour la première fois.
La plateforme offre à ses abonnés une série consacrée à Bernard Tapie. Un biopic qui relègue au second plan, quand il ne les passe pas sous silence, les scandales dans lesquels l’homme d’affaires a été impliqué.
La série de Nawell Madani diffusée sur Netflix en avril 2023 a enregistré des records d’audience. Bien loin des paillettes, une quinzaine des techniciens ont raconté à Mediapart l’enfer du décor : propos homophobes, tension permanente et mise en danger des salariés.
Complaisance de l’exécutif avec les plateformes américaines, assèchement des soutiens à l’audiovisuel public, baisse de la fréquentation en salles... En dénonçant à Cannes l’offensive néolibérale qui met à mal l’exception culturelle française cinématographique, la réalisatrice Justine Triet a visé juste.
Si l’imam Iquioussen fut un pionnier des « prédicateurs youtubeurs », il est aujourd’hui dépassé. Mediapart a enquêté sur la plateforme lancée par deux influenceurs stars, ex-imams de Brest et Roubaix partis à Dubaï. Le dernier produit d’une offre en ligne foisonnante qui rencontre une audience considérable chez les jeunes.
La plateforme vidéo change nos habitudes de spectateurs et bouscule le cinéma. Pour le pire uniquement ? Échange entre le producteur Romain Blondeau, auteur de « Netflix, l’aliénation en série », et le critique Hervé Aubron.
Affecté par la baisse plus forte que prévu des fréquentations en salles et par l’arrivée des plateformes américaines, le cinéma français voit son modèle économique chamboulé.
Depuis plusieurs mois, la plateforme aux 140 millions d’abonnés est dans le collimateur d’une frange de la droite dure américaine, qui lui reproche son positionnement politique trop à gauche.
La quatrième saison de Better Call Saul arrive à son terme. Jimmy McGill n’est toujours pas devenu Saul Goodman, l’avocat corrompu découvert dans Breaking Bad. Une chose est pourtant claire : cette série créée par Vince Gilligan et Peter Gould est la meilleure de celles qu’on peut voir en ce moment.
Coup de tonnerre : le Lion d’Or de la Mostra de Venise vient d’être attribué, pour la première fois, à un film produit et distribué par la plateforme de streaming américaine. De quoi fâcher les exploitants de salles, qui s’obstinent à croire que les deux sens du mot cinéma – le lieu, la discipline – restent superposables.
À l’occasion de la récente signature par l’ex-locataire de la Maison Blanche, Barack Obama, d’un accord avec Netflix pour produire des films, Mediapart revient sur trente ans de communication présidentielle aux États-Unis. Des spin doctors aux experts du clash en passant par les storytellers : c’est de l’histoire d’une dépossession qu’il s’agit. Celle de la politique.