La réalité des relations internationales relève-t-elle uniquement des rapports de force et des logiques de puissance ? N’existe-t-il pas des principes et des règles de droit, des valeurs et des passions collectives comme des espérances qui façonnent également ces relations ? Comment, à cet égard, analyser plus de dix ans après la portée des révolutions arabes ? Qu’en est-il plus précisément de la Tunisie et du Liban, deux pays qui ont été en pointe des soulèvements démocratiques ? La contre-révolution, inspirée et largement soutenue par l’Arabie saoudite, les Émirats, l’Iran et la Russie, chacun à leur façon, est-elle devenue trop puissante ?
La démocratie, portée par les nouvelles générations, pourrait-elle devenir, de l’intérieur, une « idée neuve en Méditerranée » ? L’Europe, à partir de la reconnaissance de son histoire coloniale, pourrait-elle être une puissance médiatrice qui favorise un tel accomplissement ? N’assiste-t-on pas au contraire à une montée en puissance des replis identitaires et des désirs de frontières, supposées infranchissables ? Existe-t-il un au-delà des empires ? Un « autre cap » est-il possible, pensable ? Quelles figures d’une espérance, collective, pourraient se dessiner ? « Traversée de l’impossible » ou vains combats et illusions sans lendemain ? « Tout empire périra », vraiment ?
Une table-ronde animée par Thierry Fabre (Rencontres d’Averroès) avec :
• Nahla Chahal, professeure agrégée de sociologie politique du Moyen-Orient moderne à l’Université Libanaise. En 2011, elle fonde le magazine en ligne Assafir Al-Arabi dont elle est actuellement rédactrice en cheffe. Elle est l’autrice de livres et d’articles sur les questions politiques et sociologiques de la Syrie, de l’Irak, du Liban et de la Palestine, et a été pendant plus de vingt ans une chroniqueuse régulière dans de nombreux journaux arabes (Assafir, Al-Hayat…)
• Michel Foucher, géographe diplomate et essayiste. Il a été ambassadeur de France dans les pays Baltes (Lettonie, 2002-2006), conseiller du ministre français des affaires étrangères (1997-2002), envoyé spécial dans les Balkans et le Caucase (1999), directeur du Centre d’analyse et de prévision du ministère des affaires étrangères (1999-2002), ambassadeur en mission sur les questions européennes (2006-2007).
• Kamel Jendoubi, président d’honneur du réseau EuroMed Droits. En 2011, il a été membre de l’Instance supérieure pour la réalisation des objectifs de la révolution, de la réforme politique et de la transition démocratique puis, entre 2011 et 2014, président de l’Instance supérieure indépendante pour les élections. De 2015 à 2016, il a occupé la fonction de ministre chargé des relations avec les instances constitutionnelles indépendantes, la société civile et les droits de l’homme en Tunisie. Il a par ailleurs été président du groupe d’éminents experts internationaux et régionaux des Nations unies pour enquêter sur les violations des droits humains au Yémen (2018-2021).
• Corine Pelluchon, spécialiste de philosophie politique et d’éthique appliquée (médicale, environnementale et animale), professeure à l’université Gustave-Eiffel. En 2020, elle a reçu en Allemagne le prix Günther Anders de la pensée critique pour l’ensemble de ses travaux.















