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L’esprit critique « expositions » : pourquoi des peintres tombent dans l’oubli

Le podcast culturel de Mediapart discute de trois expositions organisées à Paris : « Georges de La Tour. Entre ombre et lumière », « John Singer Sargent. Éblouir Paris » et « Lygia Pape. Tisser l’espace ».

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Un parcours menant de la Lorraine du XVIIe siècle au Paris de la fin du XIXe, jusqu’au Brésil du XXe siècle : c’est ce que vous propose « L’esprit critique » consacré à trois expositions monographiques qui viennent d’ouvrir leurs portes et sont visibles jusqu’au mois de janvier 2026 à Paris.

On évoque successivement « Georges de La Tour. Entre ombre et lumière », que présente le musée Jacquemart-André ; « John Singer Sargent. Éblouir Paris », rétrospective que le musée d’Orsay consacre au plus parisien des peintres américains ; et enfin « Lygia Pape. Tisser l’espace », à la Bourse de commerce. 

« Georges de La Tour. Entre ombre et lumière »

« Georges de La Tour. Entre ombre et lumière » est le titre relativement convenu de la rare rétrospective que le musée Jacquemart-André consacre à ce peintre né tout à la fin du XVIe siècle et mort en 1652. Georges de La Tour a vécu l’essentiel de sa vie en Lorraine, qui était alors encore un duché catholique indépendant, situé entre la France et le Saint-Empire.

Bien que sa carrière fût couronnée de succès et qu’il travaillât pour de grands collectionneurs, dans l’entourage des ducs de Lorraine puis à la cour de France sous le règne de Louis XIII, il tomba dans un oubli presque complet pendant plusieurs siècles, avant d’être redécouvert par les historien·nes de l’art au XXe siècle. Aujourd’hui, il est considéré comme un maître du clair-obscur et un peintre attentif à sublimer par la lumière les visages et les gestes des pauvres qu’il peignit autant que les saint·es et les grands de l’époque.

Le commissariat de cette exposition, qui rassemble une trentaine de tableaux sur les à peine plus de quarante originaux connus de Georges de La Tour, est signé de l’historienne de l’art Gail Faigenbaum et de Pierre Curie, conservateur du musée Jacquemart-André. Lancée au début du mois de septembre, l’exposition restera visible jusqu’à la fin du mois de janvier 2026.

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« John Singer Sargent. Éblouir Paris »

« John Singer Sargent. Éblouir Paris » est la nouvelle exposition que propose le musée d’Orsay, qui dure depuis la fin du mois de septembre et demeurera visible jusqu’à début 2026.

Cette rétrospective est organisée à l’occasion du centenaire de la mort de Sargent, né en 1856 et mort donc en 1925, et centrée sur les années parisiennes du peintre. Il arrive dans la capitale française à 18 ans pour étudier avec Carolus-Duran, portraitiste parmi les plus appréciés de la haute société de la IIIe République, avant de connaître une carrière fulgurante de salon en salon.

Avec plus de 90 œuvres, qui pour beaucoup reviennent en France pour la première fois depuis leur création, l’idée-force de l’exposition est de faire découvrir ou redécouvrir un peintre largement oublié de ce côté-ci de l’Atlantique, tandis qu’il est célébré, en Angleterre et aux États-Unis, comme l’un des artistes charnières entre le XIXe et le XXe siècle. 

L’exposition est conçue en partenariat avec le Metropolitan Museum of Art (MET) de New York, les commissaires en sont Caroline Corbeau-Parsons et Paul Perrin du côté du musée d’Orsay, en collaboration avec Stephanie Herdrich et Caroline Elenowitz-Hess du côté du MET.

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« Lygia Pape. Tisser l’espace »

« Lygia Pape. Tisser l’espace » constitue la première rétrospective en France que la Bourse de commerce-Collection Pinault consacre, en cette rentrée et jusqu’au mois de janvier 2026, à cette figure de l’avant-garde brésilienne.

Née en 1927 et morte en 2004 à Rio de Janeiro, Lygia Pape a multiplié les pratiques artistiques dans sa vie : gravures abstraites, livres-objets, films expérimentaux, performances, installations ou sculptures aussi magnétiques que cinétiques.

Lygia Pape a aussi travaillé comme graphiste. Elle a produit des affiches de film et même aussi l’identité visuelle d’une célèbre marque de biscuits au Brésil. Elle est associée à des courants que l’animateur de « L’esprit critique » avoue mal connaître : l’art « néo-concret », la « nouvelle objectivité brésilienne » ou le « tropicalisme ».

Le commissariat de cette exposition est assuré par Emma Lavigne, directrice et conservatrice générale de la Collection Pinault, et Alexandra Bordes, responsable de projets dans cette même collection.

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Avec : 

  • Guslagie Malanda, actrice et curatrice d’exposition indépendante ;
  • Magali Lesauvage, rédactrice en cheffe de L’Hebdo, le numéro hebdomadaire spécial enquêtes du Quotidien de l’art ;
  • Margot Nguyen, travailleuse de l’art indépendante.

« L’esprit critique » est un podcast proposé enregistré par Corentin Dubois et réalisé par Karen Beun.