« Les Anonymes », l’art de voir une affaire Érignac
Canal + a diffusé lundi soir Les Anonymes – Un' pienghjite micca, dans lequel le cinéaste Pierre Schoeller (L'Exercice de l'État) met en scène l'enquête sur l'assassinat du préfet Claude Érignac. Un téléfilm remarquable, cinématographiquement et politiquement.
Olivier Gourmet, Mathieu Amalric et Rodolphe Congé
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Le 6 février 1998, alors que s’étant garé il s'apprête à rejoindre son épouse à un concert, le préfet de Corse Claude Érignac est abattu de trois balles dans la tête, en pleine rue d'Ajaccio. Quelques instants plus tard, devant l'entrée de la salle, l'organisateur du concert et ami du couple raconte ce qu'il a vu. Ce qu'il a vu alors : Érignac tournant sur lui-même à quatre-vingts degrés puis s'effondrant, deux silhouettes s’évanouissant dans la nuit. Et ce qu'il continue à voir maintenant : ce qui est resté gravé en lui, ce qui lui demeure obscur. Quelques instants plus tard encore, deux femmes qui passaient par là en voiture raconteront à leur tour ce qu'elles ont vu, particulièrement le regard lancé à l'une d’elles par le tueur à travers la vitre.