« Carte noire, un café nommé désir » est un slogan publicitaire pour un café dont toutes les personnes ayant vécu en France dans les années 1980 et 1990 se souviennent. Carte noire nommée désir, le spectacle de la metteuse en scène Rébecca Chaillon, dont le titre fait allusion à la publicité, a déjà fait beaucoup parler de lui, notamment pour son dispositif bi-frontal qui réserve des canapés confortables aux femmes afro-descendantes, tandis que le public masculin et/ou blanc se trouve dans les gradins habituels.
Le spectacle avait tourné quelque temps avec le dernier Festival d’Avignon, lors duquel il a été pris dans un tourbillon de violences et d’anathèmes, et vient d’être repris au théâtre de l’Odéon Ateliers Berthier dans une version légèrement modifiée à la suite de ce qui s’est déroulé à Avignon.
« L’esprit critique » profite de la reprise de ce spectacle pour se demander quelles sont les voies esthétiques et politiques à explorer pour décoloniser le théâtre et ce que serait alors un spectacle « décolonial ».
Avec :
- Marine Bachelot Nguyen, membre fondatrice du collectif Décoloniser les arts et metteuse en scène, dont le dernier spectacle intitulé Nos corps empoisonnés, qui était visible récemment au palais de la Porte-Dorée et à Bagneux, retrace la vie et les combats anti-impérialistes d’une octogénaire vietnamienne en procès contre Monsanto et d’autres multinationales états-uniennes par rapport aux crimes liés à l’agent orange ;
- Ysé Sorel, que vous pouvez lire dans le quotidien d’idées AOC ;
- Caroline Châtelet qui écrit notamment pour la revue Regards.
« L’esprit critique » est réalisé par Samuel Hirsch et enregistré dans les studios de Gong par Karen Beun.