Livres Analyse

David Rieff récuse toute mémoire collective érigée en impératif moral

Dans Éloge de l’oubli, l’essayiste new-yorkais David Rieff fustige avec force la sacralisation de la mémoire et son cortège de commémorations, paralysantes ou bellicistes. Voyage au bout de la dépolitisation et des fantasmes qui en résultent…

Antoine Perraud

À propos de cet Éloge de l’oubli que signe l’essayiste américain David Rieff, un souvenir personnel. Au tout début de l’année 1989, les résidents de l’Hôpital royal de Chelsea à Londres (l’équivalent des Invalides à Paris) rougirent de rage dans leur uniforme rutilant. « En berne », grommelèrent-ils à la vue de leur cher Union Jack hissé à mi-mât dans la cour de l’établissement, en signe de deuil, alors que l’empereur Hiro-Hito du Japon venait de rendre l’âme. Ces octogénaires et nonagénaires trépignant dans leur coin avaient quelque chose de pathétique.

Réservé aux abonné·es

Se connecter

La lecture des articles est réservée aux abonné·es

Se connecter