« Ça n’arrête pas, chaque matin ça recommence. Un jour, c’est la montée des eaux ; un autre, la stérilisation des sols ; le soir, c’est la disparition accélérée de la banquise ; au journal de vingt heures, entre deux crimes de guerre, on nous apprend que des milliers d’espèces vont disparaître avant même d’être proprement répertoriées ; chaque mois, les mesures de CO2 dans l’atmosphère sont plus mauvaises encore que celles du chômage ; chaque année qui passe, on nous apprend que c’est la plus chaude depuis la fondation des stations météorologiques ; le niveau des mers ne fait que monter : le trait de côte est de plus en plus menacé par les tempêtes de printemps ; quant à l’océan, chaque campagne de mesures le trouve plus acide. C’est ce que les journaux appellent vivre à l’époque d’une “crise écologique” », écrit, en introduction de son nouvel opus, le philosophe Bruno Latour. Il est l'invité de ce nouveau numéro du Champ des possibles, le rendez-vous vidéo et long format consacré, chaque mois, aux manières de composer les mondes de demain et d’envisager les futurs possibles d’une humanité qui paraît parfois mal engagée.
Bruno Latour: « Sur le climat, nous devons comprendre qui est l'ennemi de qui »
Dans un des essais les plus vertigineux de la rentrée, le philosophe Bruno Latour dessine les contours de notre « Nouveau Régime » climatique. Et tout ce que cela change à notre manière de faire de la politique et d’habiter la planète.
Vidéo réservée aux abonné·es
Enquêtes exclusives, reportages, documentaires, entretiens…
Résiliable en ligne à tout moment
Joseph Confavreux et Jade Lindgaard
14 octobre 2015 à 12h02