Culture et idées Chronique

« Rester vertical » : les jeux du désir d’Alain Guiraudie

Rester vertical est en salle depuis mercredi 24 août. Un cinéaste peine à écrire le scénario de son nouveau film. Sur les routes de France, il croise et recroise une jeune bergère, un paysan, un éphèbe et un vieillard. Quel rapport peut-il y avoir entre le désir de faire un film et le désir tout court ? Trois ans après le triomphe de L'Inconnu du lac, Alain Guiraudie revient. Toujours aussi inquiet, toujours aussi grand.

Emmanuel Burdeau

Bande-annonce de « Rester vertical » © Bandes Annonces Cinéma

Je ne crois pas qu’on puisse surestimer le caractère de fabuleuse anomalie que revêt la présence d’Alain Guiraudie au sein du cinéma français contemporain. Sur le papier, les chances qu’émerge une œuvre aveyronnaise, homosexuelle et communiste approchaient le zéro. Pas besoin, pour s’en aviser, de railler le centralisme parisien de la cinématographie nationale. Si Guiraudie avait soigné ces particularismes à la façon d’un folklore, on aurait à la limite pu concevoir qu’il soit parvenu à se faire progressivement une place au soleil. Mais il n'en a pas été ainsi. Le cinéaste n’a cessé de se demander dans quelle mesure pouvait être universalisable son expérience. Il a refusé de faire un cinéma de niche pour ne poser que des questions touchant — oui — à l’avenir de l’humanité.

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