Dans les années 1930, en réponse à la Grande Dépression, Roosevelt et les démocrates américains proposaient le « New Deal». Face à l’urgence écologique, à la pénurie d’emplois et à l’envolée des inégalités, différentes versions d’un « Green New Deal » sont proposées de part et d’autre de l’Atlantique. La formule qui rallie de plus en plus de forces à gauche est-elle pertinente ?
Référence de projets contemporains visant à répondre à l’injustice climatique et sociale, le New Deal rooseveltien a représenté une rupture majeure pour les sociétés engluées dans la crise des années 1930, en instituant des politiques publiques innovantes et ambitieuses. Retour dans ce premier volet de notre série sur les conditions d’émergence de ce projet politique.
Le New Deal a toujours eu des adversaires acharnés. Pendant sa transformation en véritable ordre social, des forces intellectuelles et politiques se sont coalisées et préparées. Elles ont saisi le bon moment, celui d’un « retour à la crise » du capitalisme, pour prendre leur revanche jusqu’à aujourd’hui.
La politique de Roosevelt a tenté de sortir la première économie du monde du risque de « stagnation séculaire », au prix d’une certaine fuite en avant dans le consumérisme et le productivisme. Avec le retour d’un capitalisme en crise structurelle, il paraît difficile d’appliquer les mêmes méthodes.
Tous les projets de plan vert n’ont pas le même degré d’ambition et de radicalité. Quand certains n’envisagent qu’un transfert entre secteurs d’un mode de production inchangé, d’autres entendent préparer la fin de la logique capitaliste et de ses ramifications néocoloniales.
Débat entre l’eurodéputée Aurore Lalucq et le chercheur Alexis Cukier. La première défend le Green New Deal comme un projet de société cohérent et mobilisateur. Le second met en garde contre des solutions technocratiques qui éloigneraient d’une authentique démocratie économique.
Justice sociale et justice climatique peuvent être invoquées pour défendre une politique extérieure anti-impérialiste. Mais elles peuvent aussi être enrôlées dans une compétition entre puissances, comme Joe Biden tente de le faire vis-à-vis de la Chine.
Autres séries dans la rubrique "Économie et social"
Mediapart donne la parole à des retraité·es dont la pension ne dépasse pas – et de très loin parfois – la barre des 1 200 euros par mois, devenue le symbole des promesses mensongères du gouvernement.
Elles et ils sont âgé·es de 58 à 67 ans et travaillent toujours en tant qu’ouvrier, assistante sociale, conseillère Pôle Emploi, chauffeur de bus ou agente de l’administration. Elles et ils sont épuisé·es. Tou·tes sont opposés à la réforme des retraites et témoignent, par leur quotidien, de l’imposs...
Pourquoi les pensées de la catastrophe paraissent-elles ne plus guère percuter ? Où trouver des espaces pour reconstruire une politique ni épouvantée, ni épouvantable ? Enquête intellectuelle.