Lundi 11 janvier 2021, l’ONG SOS Méditerranée a repris ses opérations de secours à un moment où, au large de la Libye, peu de bateaux sont en mesure de porter secours aux migrants. Retrouvez la série de reportages de notre journaliste embarquée à bord.
Mediapart embarque pour plusieurs semaines sur le navire de SOS Méditerranée. Lundi 11 janvier, l’ONG est repartie après cinq mois d’immobilisation imposée par l'Italie. Elle reprend ses opérations de secours à un moment où, au large de la Libye, peu de bateaux sont en mesure de porter secours aux migrants.
Le navire humanitaire de l’association SOS Méditerranée a repris la mer le 11 janvier 2021 pour mener ses opérations de sauvetage en Méditerranée centrale. Entre trajectoires personnelles, envie d’agir et « destinée », les membres de l’équipage ont chacun une bonne raison d’être à bord.
Jeudi 21 janvier, le navire humanitaire Ocean Viking a porté secours à une embarcation en détresse au large des côtes libyennes, dans les eaux internationales. 119 personnes ont été secourues, dont des femmes, des enfants et deux bébés, principalement originaires d’Afrique subsaharienne.
Après une première opération de sauvetage de migrants réussie, jeudi, le navire humanitaire de SOS Méditerranée a porté secours à trois autres embarcations en détresse le lendemain. Des femmes et de nombreux enfants ont ainsi rejoint le bateau, créant une ambiance toute particulière à bord.
Après plusieurs demandes formulées aux autorités maltaises et italiennes, le navire humanitaire Ocean Viking, transportant 373 migrants secourus en Méditerranée centrale cette semaine, a été accueilli au port sicilien d’Augusta, lundi 25 janvier.
À bord de l’Ocean Viking, de nombreuses femmes originaires d’Afrique subsaharienne témoignent des violences sexuelles, de la torture et des humiliations subies en Libye. Celles-ci semblent être désormais généralisées et viennent s’ajouter à un parcours migratoire déjà éreintant.
Germaine* a été secourue par le navire humanitaire lors de sa seconde tentative en Méditerranée. À la première, le 20 janvier, son embarcation en détresse avait été interceptée par les garde-côtes libyens. Enceinte de presque deux mois, violentée par des passeurs, elle a perdu son bébé.
Après une première mission de sauvetage en Méditerranée centrale du 11 au 25 janvier, l’Ocean Viking a repris la mer mardi 2 février. Quatre sauvetages, dont un assez critique, ont été opérés en 48 heures. 424 personnes ont ainsi été secourues et une femme enceinte, qui pouvait « mourir à tout instant », a dû être évacuée en urgence par hélicoptère ce samedi.
422 migrants secourus par l’Ocean Viking vont pouvoir débarquer au port d’Augusta, en Sicile, probablement dès lundi 8 février. Le navire arrivera sur place en début de soirée et passera la nuit au mouillage. Au moins huit cas de Covid-19 ont été détectés à bord et ont été placés à l’isolement.
À bord de l’Ocean Viking, femmes et hommes migrants ont fait état des nombreux abus et sévices qui leur sont infligés en Libye, entre maltraitance, torture et travail non rémunéré. Beaucoup ont décidé de traverser la Méditerranée pour tenter d’y échapper.
Lors de ses deux rotations en 2021, du 11 au 25 janvier, puis du 2 au 7 février, l’Ocean Viking a recueilli 254 mineurs non accompagnés, soit près du tiers des personnes secourues. Certains fuient la dictature de leur pays, la pauvreté ou un mariage forcé, d’autres aspirent à la mobilité. Ils embarquent seuls à bord de canots pneumatiques dans l’espoir d’une vie meilleure.
Dans son ouvrage Les Damnées de la mer, la chercheuse Camille Schmoll revient sur huit années de recherche sur les femmes en migration en Méditerranée et fait le constat d’une approche de plus en plus « répressive et sécuritaire » de la question migratoire en Europe. L’occasion d’évoquer le parcours des femmes secourues par l’Ocean Viking.
À l’été 2018, la Libye s’est dotée d’une zone de recherche et de secours avec le soutien de l’Union européenne. Depuis, ses garde-côtes sont chargés de la coordination des sauvetages de migrants tentant la traversée, mais se contentent surtout de les intercepter en mer et de procéder à des refoulements illégaux. Beaucoup pointent la « responsabilité » de l’Union européenne dans ces abus.
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