À l’été 2018, la Libye s’est dotée d’une zone de recherche et de secours avec le soutien de l’Union européenne. Depuis, ses garde-côtes sont chargés de la coordination des sauvetages de migrants tentant la traversée, mais se contentent surtout de les intercepter en mer et de procéder à des refoulements illégaux. Beaucoup pointent la «responsabilité» de l’Union européenne dans ces abus.
«C’est la cinquième fois que je tente de faire la traversée», confie Mandjou, assis sur une chaise en plastique sur le pont de l’Ocean Viking, laissant sa tête remuer du haut vers le bas, comme pour réaliser le chemin parcouru. «À chaque fois, les garde-côtes libyens nous ont interceptés en mer. La première fois, ils nous ont laissés au port de Tripoli eton nous a laissé partir.»