Finance Analyse

Les banques centrales cherchent la sortie en tâtonnant

La Banque centrale européenne a annoncé le 3 décembre la levée partielle et progressive des mesures dites “non conventionnelles” adoptées au plus fort de la crise financière. Pour trouver la sortie de ces eaux inconnues, les banquiers centraux sont contraints de naviguer à vue: ils mesurent en effet aussi mal les conséquences d'un sevrage du système bancaire qu'ils avaient surestimé l'efficacité de cette drogue. Analyse.

Philippe Riès

Le président de la BCE Jean-Claude Trichet avait préparé le terrain. Le 20 novembre, à Francfort, devant le congrès des banques européennes: «Le soutien renforcé au crédit n'est pas là pour l'éternité. Les institutions financières doivent se préparer à un retrait éventuel qui, comme je l'ai dit au nom du conseil des gouverneurs, sera entrepris en son temps et de manière graduelle.» Le 23 novembre à Madrid, devant l'association espagnole des marchés financiers: «Aujourd'hui, il est encore prématuré de déclarer que la crise financière est finie. Mais quand viendra le moment approprié, il ne faut pas douter de la détermination et de la capacité de la BCE à ouvrir la porte de sortie.» Le 3 décembre, les gouverneurs ont mis un doigt de pied dans la dite porte en programmant, pour la fin 2010, la fin d'une partie des refinancements exceptionnels consentis aux banques au plus fort de la crise financière.

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