Finance

L’aveu d’un banquier central : nous avons foiré

S'il s'agit de prévenir la récurrence des crises financières, on doit distinguer les effets de tribune des hommes politiques sur les bonus des traders et la réflexion en profondeur désormais bien engagée chez les économistes et les régulateurs. L'aveu récent par Jean-Pierre Landau, sous-gouverneur de la Banque de France, que les banques centrales ont fauté en assistant passivement à la formation de bulles spéculatives, bouscule le dogme et annonce peut-être un changement de paradigme. Analyse.

Philippe Riès

Les grandes crises peuvent faire des miracles. Par exemple, conduire un banquier central à abandonner la langue de bois et admettre que le dogme et ses grands prêtres ont failli. Dire «qu'il y a de bonnes raisons pour éviter les bulles spéculatives même si cela doit avoir un coût pour l'économie réelle» tenait encore tout récemment du blasphème. Ajouter que «la charge de la preuve incombait à ceux qui pensaient que quelque chose n'allait pas» et que désormais il faudrait à l'inverse «s'occuper d'une bulle potentielle à moins qu'il ne soit démontré que c'est injustifié» reste, jusqu'à nouvel ordre, le comble de l'hérésie pour le président de la BCE Jean-Claude Trichet et ses pairs. D'ailleurs quand ces propos iconoclastes ont été tenus tout récemment devant un parterre d'économistes réunis à Paris, l'un d'eux a jugé que cela «ferait bondir Alan Greenspan et Ben Bernanke».

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