La BCE est la dernière et la plus belle prise de la « domination financière », la soumission de la politique monétaire à la pression des marchés. Analyse avec le numéro deux de la BRI, la « banque des banques centrales ».
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VieuxVieux briscard de la propagande boursicoteuse radiophonique, Jean-Pierre Gaillard a eu récemment ce cri du cœur : « Pour moi, c’est le rêve. » Gaillard l’a rêvé, Draghi l’a fait. Le ralliement tardif mais déterminé de la Banque centrale européenne à « l’assouplissement quantitatif », la marche la plus élevée sur l’escalier des politiques monétaires dites « non-conventionnelles », a donné des ailes à la Bourse de Paris, qui vient de connaître son meilleur premier trimestre depuis 1998. Comme les autres places européennes. C’est en fait le triomphe de la « domination financière », qui voit les gardiens de la monnaie céder à la pression des opérateurs financiers et ouvrir les vannes de la création monétaire, avec un impact incertain sur l’économie dite réelle mais des conséquences euphorisantes pour les marchés d’actifs, transformés en gigantesque salle de shoot.