Dans son Journal d’un sauvetage (Albin Michel), Jean Peyrelevade présente les notes qu'il a prises au jour le jour quand il était PDG du Crédit lyonnais. Il s'agit d'un « document de sociologie » au travers duquel transparaissent les mœurs consanguines du capitalisme français – mœurs qui sont au cœur de l'entretien que nous avons souhaité avoir avec l'auteur.
Du capitalisme français et de ses règles de fonctionnement, Jean Peyrelevade n’ignore rien. Et pour cause. Directeur adjoint (1981-1983) du cabinet du premier ministre Pierre Mauroy, il en a ensuite arpenté tous les arcanes, parfois obscurs. Tour à tour président de Suez (1983-1986), de la banque Stern (1986-1988) ou encore de la compagnie d’assurance UAP (1988-1993), il a aussi longtemps été le PDG du Crédit lyonnais, de 1993, quand la banque publique approche de la faillite, jusqu’en 2003, quand l’établissement, une fois privatisé, tombe dans l’escarcelle du Crédit agricole. Et désormais, il est associé gérant d’une banque d’affaires, la banque Degroof.