Le ministre de l'action et des comptes publics Gérald Darmanin a précisé ce matin les futurs seuils d'exonération de la taxe d'habitation. Mais l'efficacité économique de cette mesure, lissée sur trois ans et dans un contexte austéritaire, est incertaine.
Au cœur du mois d’août, les préfets ont été informés par le ministère du travail d’un coup de frein majeur sur ces emplois subventionnés par l’État. Au détriment de l’insertion professionnelle et de la cohésion sociale.
Le gouvernement veut geler à 0,75 % pendant deux ans la rémunération du livret A. Objectif affiché : améliorer le financement du logement social. Mais Mediapart apporte la preuve chiffrée qu’il s’agit d’une supercherie : la mesure coûterait plus de 2 milliards d'euros aux épargnants et rapporterait plus d'1,7 milliard aux banques.
La baisse des aides personnelles au logement de 5 euros au 1er octobre a relancé la polémique sur l'efficacité de ces aides. Leurs contempteurs les trouvent inflationnistes et inefficaces. Mais les APL n'ont pas que des défauts et les réduire sans politique alternative relève de l'inconscience.
L’Aide personnalisée au logement va baisser de 5 euros par mois dès le 1er octobre, suscitant une indignation d'autant plus forte, que le gouvernement multiplie les cadeaux fiscaux aux plus grandes fortunes.
Selon une étude de l’OFCE, les mesures fiscales du gouvernement profiteront surtout aux 1 % les plus riches. La preuve de l’attachement de l’exécutif à la théorie, désormais datée, du « ruissellement » de la richesse et de son refus de faire face au creusement des inégalités.
Le gouvernement a annoncé que la baisse des cotisations salariales maladie et chômage sera effectuée en deux temps. Un mouvement qui risque de rendre l’opération peu visible par les salariés, mais qui permet de gagner quelques milliards d’euros. Encore une fois, seuls les plus fortunés ne sont pas mis à contribution.
Bruno Le Maire estime que la politique du gouvernement devrait donner naissance à une « nouvelle classe moyenne ». Mais les revenus moyens devraient plutôt souffrir des choix de l'exécutif.
Accusé de vouloir faire un énorme cadeau aux plus riches avec sa réforme de l'ISF, le gouvernement d'Édouard Philippe se défend en justifiant la suppression de toute imposition sur les fortunes mobilières comme la levée d’un verrou sur le financement de l’économie. Mais il y a longtemps que le monde financier évolue dans un univers à part, n’apportant quasiment plus de capitaux aux entreprises.
La réforme des impôts, notamment ceux qui pèsent sur la fortune et le capital, va creuser les inégalités au profit des ultrariches. Avec la CSG et la taxe d’habitation, le chef de l’État va aussi construire de folles usines à gaz, dont les retraités ou les collectivités ont beaucoup à craindre.
Malgré ses promesses électorales, Emmanuel Macron ne profitera pas de la réforme de la CSG pour offrir aux fonctionnaires un gain de pouvoir d’achat. Avec le gel annoncé de l’indice, les rémunérations publiques vont au contraire y perdre. Perte qui se cumule avec la réduction des effectifs publics et le rétablissement du jour de carence en cas de maladie.
Aujourd'hui, Arnaud Romain lit l'article de Romaric Godin : La Cour des comptes dresse un bilan noir des comptes publics publié sur Mediapart le 29 juin 2017.
Malgré une croissance un peu plus forte que prévu au premier trimestre, le gouvernement fait face à une situation encore difficile, marquée par un fort besoin d'investissement public.
Comme il entend respecter ses engagements européens dès cette année, le gouvernement va devoir résoudre une équation budgétaire très complexe. Mais passer sous les 3 % du PIB de budget ne sera pas suffisant, compte tenu des règles européennes à moyen terme. L’austérité semble une option non seulement possible, mais également durable.
Moins d’une semaine après son investiture, l’équation économique tenue par Emmanuel Macron s’est déjà sérieusement simplifiée. En nommant deux ministres de droite à Bercy, le nouveau président de la République opte pour un programme classique de droite, fait de réformes structurelles et d’austérité budgétaire.