Epargne sûre et bien rémunérée, compte refuge en temps de crise, le Livret A a vu ses placements augmenter de 350% depuis le début de l'année. Une manne à laquelle le premier ministre n'exclut pas de recourir pour aider au financement des entreprises et de l'économie, au risque de détourner durablement cet argent du logement social auquel il est prioritairement dédié. Lire aussi nos récents articles sur la tourmente financière:Et pendant ce temps, à l'Assemblée, la gauche ne croit plus au RSA Les erreurs françaises révélées par la criseGrande réunion de crise et petites décisionsRemue-ménage anticrise à droite et à gauche
C'étaitC'était inévitable: tant d'argent à disposition ne pouvait, en ces temps de crise, que susciter des convoitises. Dans un entretien aux Echos, le premier ministre, François Fillon, a levé le voile sur ses intentions: «Depuis un mois, le robinet du crédit s'est resserré entre les banques elles-mêmes et ce n'est pas sans répercussions sur leurs clients. Sur le premier point, je salue la décision de la BCE avant-hier d'alimenter en liquidités les marchés. S'agissant des entreprises, nous avons déjà relevé le volume des prêts aux PME, qui peuvent être faits grâce à la Banque européenne d'investissement, il y a deux semaines. Nous travaillons aussi au plan national sur le renforcement des dispositifs d'aide aux PME, via Oséo. Il y a par ailleurs des excédents de la collecte du livret A par rapport aux besoins du logement social qui doivent pouvoir être réaffectés.»