Suicides, souffrances: les inspecteurs du travail mettent leur ministère en accusation
Depuis 2017, on compte cinq suicides et dix tentatives de suicide dans les rangs du ministère du travail. Les agents de contrôle, particulièrement à risque, dénoncent des conditions de travail qui se dégradent continuellement, mais aussi une volonté de leur hiérarchie de les faire pencher davantage du côté des employeurs. Le conflit commence dès l’école de formation.
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Dans la soirée du 27 février, un inspecteur-élève du travail a avalé une forte dose de médicaments dans les locaux de l'Institut national du travail, de l'emploi et de la formation professionnelle (INT), à Marcy-l'Étoile, près de Lyon (Rhône). Ce futur inspecteur du travail y résidait avec ses 44 compagnons de promotion entrés à l’INT à l’automne 2018, et qui devraient devenir inspecteurs en décembre 2019. Sa tentative de suicide, interprétée par ses plus proches camarades comme un « appel à l’aide », jette une lumière crue sur les fortes tensions traversant cet établissement public, placé sous la tutelle directe du ministère du travail. La ministre Muriel Pénicaud connaît d'ailleurs bien la maison : elle en a dirigé le conseil d’administration de 2006 à 2009, alors qu’elle était à la tête des ressources humaines de Dassault systèmes, puis de Danone.
Jeudi 16 juin, une élève venue passer une épreuve du bac français dans un lycée parisien dit avoir été « agressée » par une responsable éducative qui n’aurait pas apprécié qu’elle vienne voilée et lui a fait rater le début de l’épreuve. Des témoins confirment la violence de la scène.
Le second tour des législatives a confirmé la radicale nouveauté du paysage politique français depuis 2017. La majorité relative dont Emmanuel Macron doit se contenter génère cependant une situation pleine d’inconnues.
Trois jours après avoir perdu sa majorité absolue à l’Assemblée nationale, le président de la République a tenté de minimiser son échec. Martelant que son programme devait être appliqué, il a enjoint à ses opposants de se prononcer sur leur volonté ou non de l’aider à le faire.
Fin avril, un policier a tiré à dix reprises au fusil d’assaut sur une voiture, faisant deux morts et un blessé grave sur le Pont-Neuf, à Paris. Les premiers éléments de l’enquête, auxquels Mediapart et Libération ont eu accès, mettent à mal la thèse de la légitime défense : les balles mortelles ont atteint les victimes par le côté et l’arrière.
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