Pour financer les retraites, le gouvernement lorgne sur le magot de l'assurance-chômage. Une fois n'est pas coutume, syndicats et patronat refusent d'une seule voix.
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« Le« Le rendez-vous de 2008 s'inscrit dans un contexte économique et financier moins favorable qu'envisagé lors de la réforme de 2003 ». Dans le rapport sur les retraites qu'il a rendu public fin 2007, le gouvernement prévient : il va falloir se serrer la ceinture. A cause du vieillissement de la population, les comptes de la Caisse nationale d'assurnce-vieillesse (CNAV), dont les pertes atteindront 5,2 milliards d'euros en 2008, pourraient être doublées en 2012. Les syndicats attendent par ailleurs un engagement du gouvernement sur le fonds de réserves des retraites (FRR). Créé en 1999, il doit servir de cagnotte retraites pour l'après 2020. Mais il n'est abondé chaque année qu'à hauteur de 1,5 miliard d'euros. « Insuffisant, assure Bernard Devy de FO : il faudrait au moins 5,5 milliards par an ». A l'origine, le produit des privatisations devait tomber dans cette escarcelle. Mais cet engagement de l'Etat a été oublié. Dernier exemple en date: la vente de 3% d'EDF que détenait l'Etat sera affecté aux universités. Enfin, le gouvernement pourrait proposer de prendre un peu d'argent à l'UNEDIC qui gère les cotisations chômage et dont les comptes s'améliorent (ils devraient afficher un milliard d'excédent en 2008). Mais le Medef y est opposé. De même que les syndicats, qui craignent que l'Etat ne pille le magot de l'assurance-chômage.