Banques: des milliards de profits et des milliards d'aide
L'incompréhension est totale. BNP Paribas a annoncé 3 milliards d'euros de bénéfices, la Société générale 2 milliards. Pourtant, ce sont les mêmes établissements qui ont sollicité des milliards d'aides publiques. Et aujourd'hui, elles vont verser des centaines de millions à leurs actionnaires. Si les banques sont en si grande forme, pourquoi l'Etat leur a-t-il consenti tant de largesses? A quel jeu jouent-elles? Analyse.
LorsLors d'un colloque fin janvier, Michel Pébereau, président de BNP Paribas, interrompit soudainement un des intervenants qui venait parler de récession. « Nous avons une responsabilité en tant qu'élite. Nous ne devons pas parler de récession et encore moins de dépression. Sinon, nos prédictions risquent de devenir auto-réalisatrices», expliqua-t-il en substance. Il ne parla donc pas de récession mais juste de ralentissement économique. Quelques jours plus tard, le ministère des finances, après des mois de refus, devait pourtant reconnaître que la récession était bien installée en France.