La politique monétaire enseignée à Nicolas Sarkozy
Elément traditionnel du rituel républicain, le rapport annuel que la Banque de France indépendante remet au chef de l'Etat et aux présidents des deux assemblées parlementaires est l'occasion pour le gouverneur de la Banque centrale de faire la leçon et de prodiguer des encouragements à la réforme. Exercice un peu convenu, enrichi cette année d'un petit cours de rattrapage sur la conduite de la politique monétaire en période de retour de l'inflation. Pas inutile à une semaine d'une décision sur les taux d'intérêt qui pourrait valoir une volée de bois vert à la Banque centrale européenne.
LaLa hausse, annoncée pour le 3 juillet, des taux d'intérêt directeurs de la Banque centrale européenne (BCE) soulèvera à coup sûr des réactions indignées dans certaines capitales européennes. On peut compter sur le chef de l'Etat français pour donner de la voix sur un terrain qui lui est familier... à moins que la présidence de l'Union européenne ne lui impose une certaine réserve. Quoi qu'il en soit, le gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer, qui siège au conseil des gouverneurs de la BCE, a saisi mercredi l'occasion de la publication du Rapport annuel de son institution pour faire de la pédagogie à l'usage du président de la République, destinataire de la lettre qui accompagne traditionnellement ce document.