Travail Dépêche

Routiers : syndicats et employeurs reprennent les négociations

Il ne s'agit pas encore d'aborder de front le sujet qui fâche, à savoir les revalorisations salariales que les routiers souhaitent voir augmenter de 5 % (100 euros par mois) alors que le patronat n'est prêt à consentir que des hausses de 1 à 2 %.

La rédaction de Mediapart

Neuf jours après s'être quittés sur un constat d'échec lors des négociations salariales, les syndicats de routiers et les fédérations patronales se retrouvent autour de la table, ce jeudi à 10 heures, au siège de la Direccte d'Ile-de-France à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), aux portes de Paris.

Il ne s'agit pas encore d'aborder de front le sujet qui fâche, à savoir les revalorisations salariales que les routiers souhaitent voir augmenter de 5 % (100 euros par mois) alors que le patronat n'est prêt à consentir que des hausses de 1 à 2 %. Mais il s'agit surtout de « renouer le fil du dialogue », a expliqué Jérome Vérité, le secrétaire général de la CGT. Même tonalité chez FO : « On est dans un état d'esprit de vouloir négocier. Maintenant, pour négocier il faut être deux », ajoute Patrice Clos (FO). Pour calmer le jeu, la CFDT, principal syndicat du secteur, a même fait un geste en demandant aux routiers en grève de lever les barrages, le temps de la négociation.

De leur côté, les entrepreneurs se disent prêts à rediscuter des rémunérations mais sans se focaliser sur les seules grilles salariales. Selon eux, il est nécessaire « d'ouvrir des chantiers sur la classification des métiers, les évolutions de la protection sociale et l'adaptation de la formation professionnelle dans le secteur », ont souligné les organisations patronales (FNTR, TLF et UNOSTRA) dans un communiqué.

Pour les syndicats, l'enjeu est important et ces négociations ne peuvent pas se solder par un échec. En cas d'un désaccord persistant, les routiers n'auraient aucune augmentation salariale. Depuis deux ans, en raison de la situation économique, les salaires ont été gelés dans le secteur. Or, en l'absence de nouveaux barèmes, ce sont ceux de l'année précédente qui s'appliquent.

Pour le patronat aussi, il est impossible de rester englué dans un conflit au long cours. Même si la situation économique dans le secteur s'est un peu améliorée en raison de la baisse du pétrole, du crédit compétitivité (CICE), de la disparition de l'écotaxe..., de nombreuses entreprises restent en difficulté en raison de la concurrence étrangère. L'ORTE, l'organisation qui réunit des PME et TPE du transport routier, s'est dite prête à faire un geste avec une augmentation de 2 % pour les plus bas salaires et de 1,3 % pour les coefficients les plus élevés.

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