Les faits sont entendus, du moins dans la bouche de l’exécutif et des responsables politiques de droite : le système des retraites va s’enfoncer dans les déficits d’ici peu et il y a urgence à mettre en place une réforme, même si l’ambitieux chantier porté par Emmanuel Macron s’est ensablé, définitivement enterré par le Covid.
D’ailleurs, dans son fameux rapport annuel, le Conseil d’orientation des retraites ne vient-il pas d’enfoncer le clou, en montrant que l’équilibre financier du système est soumis à rude épreuve, notamment en raison de la dégradation économique liée à la crise sanitaire ?
C’est sur la base de ces arguments qu’une partie du gouvernement pousse Emmanuel Macron à décider très vite d’un relèvement de l’âge de départ légal, de 62 à 64 ans. Et le président réfléchit sérieusement à cette option..
Ces arguments sont autant d’idées reçues et de poncifs qu’a démontés en quelques minutes, claires et percutantes, l’économiste Michaël Zemmour sur le plateau d’« À l’air libre » le 28 juin. L’enseignant-chercheur à l’université Paris I, chercheur associé à Sciences-Po, remet les choses au clair.
Non, le système n’est pas en danger ; oui les réformes déjà votées vont continuer pendant plusieurs années à faire reculer le nombre d’années de retraite des Français, dont le niveau risque fort de se dégrader. Et une bonne partie des Français entre 60 et 62 ans ne sont déjà plus en emploi, ni au chômage, et doivent compter sur la solidarité nationale ou sur celle de leurs proches. Repousser de deux ans l’âge légal de départ ne fera qu’amplifier cette situation.