Taxes, chômage, faillites en cascade, purges dans la fonction publique, paniques bancaires. Les Grecs subissent ébahis l'avalanche des mesures d'austérité. «Nous ne sommes pas des criminels», disent beaucoup. «Il y aura du sang, nous sommes en colère», préviennent d'autres. Récit de cette crise sans précédent telle que la vivent les Athéniens.
Propulsés à la faveur de la crise, Lucas Papademos, Mario Draghi et Mario Monti sont tous liés à la banque d'affaires Goldman Sachs. Et ils ont tous trempé, aussi, dans le maquillage des comptes et la gestion des dettes européennes. Comment peuvent-ils être aujourd'hui les sauveurs de la zone euro?
Le LAOS a fait son entrée dans le nouveau gouvernement en obtenant quatre ministères, alors que ses voix n'étaient pas nécessaires et qu'il ne pesait que 6% des voix en 2009. Néolibéral, xénophobe et souvent raciste, cette formation bénéficie ainsi d'un formidable tremplin. Correspondance à Athènes, Amélie Poinssot.
La manière dont «les marchés» ont décidé, ces derniers jours, de la composition des gouvernements, en Grèce et en Italie, est à la fois un déni de démocratie et une absurdité philosophique, quand on se souvient que ces marchés sont largement automatisés. Entretien avec Patrick Viveret, philosophe et ancien conseiller à la Cour des comptes.
À Athènes, les mesures d'austérité massue, concoctées par Bruxelles et le FMI, sont à l'origine d'une violente crise politique. Qu'en disent les Grecs qui travaillent pour l'Union européenne? Les eurodéputés grecs ont-ils viré eurosceptiques? Mediapart s'est entretenu avec plusieurs d'entre eux.
Dans l'analyse de la crise que traverse l'Europe, il y a un grand absent: l'Etat. Son fonctionnement, ses clientèles, sa sociologie. Or, la dette est fonction de la faiblesse de l'Etat. Mais pas au sens commun et pas seulement en Grèce. Parti pris.
Professeur de science politique à Athènes, Georges Contogeorgis estime que l'annonce d'un référendum constitue un «chantage» et rend l'actuel premier ministre en grande partie responsable de l'impasse dans laquelle se trouve le pays.
Conçue pour accueillir des migrants et des demandeurs d'asile, la polyclinique d'Athènes voit affluer les Grecs appauvris par la crise au point qu’ils ne peuvent plus se soigner. Entretien avec Christina Samartzi, responsable des programmes de l'ONG en Grèce.
Les établissements financiers ont remplacé les électeurs ; les bourses ont remplacé les partis ; les banquiers et les technocrates ont remplacé les chefs d'Etat et de gouvernement. Depuis une semaine, nos démocraties s'effacent devant les coups d'Etat des marchés. Alors que sauver l'Europe veut dire revenir devant les citoyens.