Les éducateurs de rue de Tourcoing en sont réduits à pister les jeunes révoltés sur les réseaux sociaux
Mediapart a suivi jour et nuit les éducateurs de rue de Tourcoing (Nord), la ville de Gérald Darmanin. Alors que les quartiers s’enflamment, ces professionnels de la prévention spécialisée, à la peine dans l’espace public, tentent de s’approprier une des armes de la révolte, les réseaux sociaux. Avec difficulté.
TourcoingTourcoing (Nord).– Gâteaux secs et cafés sont à disposition au centre de la table. Sourida, directrice de l’AAPI (une association spécialisée dans l’animation, la prévention et l’insertion professionnelle) commence : « Il n’y a que trois quartiers où ça a vraiment chauffé hier soir : Virolois, Bourgogne, et surtout Phalempin. » Les quatorze éducateurs de rue réunis ce vendredi 30 juin dans une des salles de l’association acquiescent. Ces deux derniers jours (les révoltes à Tourcoing ont commencé avec un jour de retard par rapport à Nanterre) ont été compliqués dans l’ancien fief du ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, et certains éducs sont sur le pont depuis le début des révoltes.