Dossier Après la mort de Nahel, la révolte et la répression des quartiers populaires

© Capture d’écran video Twitter @Ohana_Fgn

Après la mort de Nahel, 17 ans, tué par un policier lors d’un contrôle routier à Nanterre (Hauts-de-Seine) le 27 juin 2023, les quartiers populaires se sont embrasés,  exprimant leurs colères face aux violences policières, aux discriminations racistes et à la relégation entretenues par les pouvoirs politiques et médiatiques. Face aux révolté·es, les violences policières ont fait de nouvelles victimes.

Révoltes urbaines : parmi le millier de mineurs interpellés, Foued, 17 ans, relaxé trois mois après

© Photo Valery Hache / AFP

Lors des nuits de révolte, la justice des mineurs a tourné à plein régime, sous pression du gouvernement. Trois mois plus tard, des relaxes ont parfois été prononcées. Et si les statistiques manquent encore sur les condamnations, des avocats critiquent déjà la « disproportion » de la réponse pénale.

Vidéo

Mutilés de violences policières : « Je veux juste que les policiers assument »

Il y a trois mois, des émeutes et révoltes ont éclaté en France après la mort de Nahel, tué par un policier. Un épisode marqué par des violences policières dont Virgil, Abdel et Nathaniel resteront marqués à vie. Ils et elles témoignent dans « À l’air libre ».

« Je ne suis pas contre la police mais contre les policiers qui ont tué mon fils »

France — Reportage

Une membre de la famille de Nahel et Fatima Chouviat, mère de Cédric Chouviat. © Photo Pascale Pascariello /Mediapart

Des milliers de personnes ont défilé samedi 23 septembre dans près de 150 villes de France pour manifester contre le racisme systémique et les violences policières. Reportage à Paris.

Nanterre, après Nahel

France — Série

Mardi 27 juin 2023, Nahel, 17 ans, est tué par des policiers lors d’un contrôle. Les nuits suivantes, le quartier Pablo-Picasso de Nanterre, où il vivait, s’embrase et le mouvement s’étend à toute la France. Après quatre nuits d’une violence sans précédent, le calme revient. Mais personne à Nanterre n’a oublié. Pour Mediapart, Feurat Alani, reporter et écrivain, raconte l’après Nahel depuis Nanterre, où il a grandi. Une série de quatre reportages qui interrogent la vie d’après au cœur des tours nuages, auprès des « anciens » comme des jeunes de la génération Nahel.

Émeutes : un policier marseillais en garde à vue pour avoir fracassé le visage d’Otman

Police — Enquête

Un policier est actuellement en garde à vue pour des faits de violence sur un homme le 1er juillet. Le parquet de Marseille a ouvert une quatrième enquête pour des violences policières en marge des émeutes qui ont suivi la mort de Nahel. L’IGPN est saisie. Marsactu a recueilli le témoignage de la victime, Otman, 36 ans.

L’expulsion de son logement d’un jeune condamné et de sa famille suscite l’incompréhension

France

La préfecture du Val-d’Oise a annoncé l’expulsion d’une famille d’un logement social de Deuil-la-Barre, après la condamnation d’un des enfants pour pillage lors des révoltes urbaines liées à la mort de Nahel. Une décision aux airs de punition collective et qui pourrait constituer un dangereux précédent.

Au tribunal de Bobigny, la version des policiers ne convainc pas

Justice — Reportage

Interpellés pour « destruction par incendie » et des violences contre des policiers après la mort de Nahel, trois jeunes hommes ont passé cinq semaines en détention. Lors du procès, l’absence d’éléments et des vidéos Snapchat ont remis en cause la version policière. Les trois prévenus ont été relaxés. 

L’effroyable bilan provisoire des violences policières après la mort de Nahel

France — Analyse

Des policiers du Raid déployés pour du maintien de l’ordre à Lille, le 30 juin 2023. © Photo Kenzo Tribouillard / AFP

Mehdi, Abdelkarim, Jalil, Virgil, Nathaniel ont tous perdu un œil. Hedi a la tête fracassée. Aimène est dans le coma. Mohamed est mort. Un mois après le décès de Nahel, Mediapart dresse un premier bilan provisoire d’une vague impressionnante de violences policières.

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Un fils tué, son cousin éborgné : à Marseille, une famille brisée par les armes de la police 

Police — Reportage

Abdelkarim, 22 ans, et Mohamed, 27 ans, étaient cousins germains. En deux nuits d’émeutes, l’un a perdu un œil et l’autre est mort. De forts soupçons pèsent sur les LBD utilisés par la police pour « rétablir l’ordre » après le décès de Nahel. D'après les informations de Mediapart et de « Libération », deux enquêtes sont désormais ouvertes. 

La police marche sur la justice, la Macronie marche sur des œufs

France

Avec la bénédiction de Gérald Darmanin, les deux principaux responsables de la police française ont dénoncé le traitement judiciaire de leurs agents. Une atteinte à la séparation des pouvoirs qu’a critiquée du bout des lèvres Emmanuel Macron lundi. Derrière lui, ses soutiens se murent dans un silence gêné.

Affaire Hedi : la police prend le pouvoir à la gorge

France

Visé par un tir de LBD et tabassé le 1er juillet, Hedi n’a toujours pas reçu le moindre coup de fil du gouvernement. Les syndicats de police, eux, ont été accueillis avec les honneurs au ministère de l’intérieur. Ils font « pression » pour obtenir un statut juridique à part.

Des policiers soupçonnés de violences applaudis : la haie du déshonneur

Police — Parti pris

Des policiers sont venus acclamer ce jeudi à Marseille leurs collègues soupçonnés d’avoir blessé au LBD, tabassé et laissé pour mort un jeune de 22 ans. Plus qu’un crachat au visage de la victime, cette scène illustre le sentiment d’impunité toujours plus grand qui est le leur.

Hedi, 22 ans, « laissé pour mort » après avoir croisé la BAC à Marseille

Police

Dans la nuit du 1er au 2 juillet, le jeune homme a été touché par un tir de LBD qui lui a causé un grave traumatisme crânien. Il dit aussi avoir été « tabassé », avec plus de 60 jours d’arrêt de travail à la clef. Quatre policiers ont été mis en examen vendredi, et l'un d'entre eux incarcéré.

Mehdi, 21 ans, éborgné par un tir policier à Saint-Denis : une enquête confiée à l’IGPN

Police — Enquête

Après avoir été éborgné par un tir policier de LBD le 29 juin, au cours des affrontements liés au décès de Nahel, Mehdi vient de déposer plainte. Le parquet de Bobigny indique à Mediapart avoir ouvert ce jeudi une enquête préliminaire et saisi l’Inspection générale de la police nationale.

Le JT de France 2 : un service public au service de la peur pendant les révoltes

Médias — Analyse

Après la mort du jeune Nahel, Mediapart a analysé le JT du 20 heures de France 2 pendant une semaine. Résultat : des reportages essentiellement axés sur les violences, laissant peu de place aux questionnements sur les causes des révoltes.

Médias : dans les rédactions, les préjugés sur les banlieues ont la vie dure

Médias — Enquête

Les clichés sur les quartiers populaires persistent dans de nombreuses rédactions françaises et produisent des biais sur le traitement médiatique des banlieues. Beaucoup de journalistes le déplorent, mais se gardent de le dire par crainte d’être brocardés ou de se voir reprocher un manque de neutralité.