La France insoumise et les écologistes appellent à manifester le 8 juillet pour l’abrogation de la loi « sécurité publique » de 2017, sans le Parti socialiste, qui avait voté pour, et le Parti communiste, soucieux de se démarquer de Jean-Luc Mélenchon. Les « deux gauches » sont-elles de retour ?
Après la mort de Nahel, tué à bout portant par un policier à Nanterre le 27 juin 2023, une partie des quartiers populaires s’embrase. Dans le fracas, des adolescents disent une réalité ancienne de ségrégation et de racisme. Mediapart donne la parole aux rappeuses et aux rappeurs qui se tiennent du côté de ces révoltes. Épisode 1 : Nayra, rappeuse de Saint-Denis.
Dans la nuit de samedi à dimanche, en marge des émeutes à Marseille, un homme de 27 ans est décédé d’une crise cardiaque, victime de ce qui pourrait être un tir de flash-ball, selon le parquet. Le lieu du tir et son auteur ne sont pas identifiés.
Auditionné mercredi au Sénat sur les violences qui ont suivi la mort de Nahel, le ministre de l’intérieur a écarté toute réforme de la loi de 2017 fixant le cadre de l’usage des armes à feu par les policiers. « Ce n’est pas parce qu’un policier ne respecte pas la loi qu’il faut changer la loi. »
Depuis la mort de Nahel, 17 ans, le 27 juin d’un tir policier, des mères de quartiers populaires partagent leur hantise de perdre leurs enfants dans les mêmes circonstances. À Corbeil-Essonnes, aux Tarterêts, plusieurs mères, notamment celles du collectif les Gilets roses, racontent comment elles préparent leurs enfants à faire face aux contrôles policiers, dès le plus jeune âge.
En traitant la révolte des quartiers populaires sous un angle sécuritaire, le pouvoir prend un risque majeur. Même si les violences nocturnes sont en train de s’éteindre, la marmite va continuer à bouillir tant que les conditions de vie et les perspectives ne seront pas meilleures.
Silencieux sur les causes profondes de la colère, le gouvernement a pourtant sous la main une pléthore d’idées pour redonner aux quartiers l’égalité républicaine à laquelle ils aspirent. Mediapart a demandé à dix figures de la société civile d’exposer leurs solutions pour l’avenir.
Plan contre les discriminations à l’emploi, suppression de certaines aides aux familles… La majorité présidentielle jure vouloir apporter une réponse politique aux émeutes, mais se garde d’affronter l’essentiel : les pratiques des forces de l’ordre.
Dans plusieurs grandes villes de France, les transports en commun ne circulent plus tard le soir sur décision de la préfecture. Les chauffeurs de bus témoignent de leur volonté de se protéger et du refus d’imposer la double peine aux habitants des quartiers populaires.
Dans cette commune de la banlieue lyonnaise, deux incendies en moins d’une semaine ont détruit une pépinière d’entreprises municipale et ravagé un immeuble d’habitation. Traumatisés et indignés, habitants et élus racontent cette semaine de révolte et leurs difficultés chroniques.
Spécialiste des comportements politiques, le chercheur Vincent Tiberj s’efforce de quantifier les préjugés racistes. Il pointe l’incapacité des pouvoirs publics d’affronter certaines problématiques, comme le racisme dans la police.
Selon nos informations, une enquête de commandement a été ouverte par le ministère des armées après la participation de militaires à un groupe ayant interpellé des émeutiers à Lorient, dans la nuit de vendredi à samedi.
Après la mort de Nahel M. et six nuits d’émeutes, les députés, qui examinent deux projets de loi sur la justice, l’ont parée de toutes les vertus. Appelée à la rescousse, l’institution est pourtant unanimement décrite comme délaissée depuis trop longtemps.
Des rassemblements ont été organisés partout en France ce lundi en soutien au maire de L’Haÿ-les-Roses, dont la maison a été attaquée dimanche. L’élu LR, entouré de figures du parti, a prononcé un discours martial de défense de la République. À Montpellier, l’adjointe au maire socialiste lui a apporté son soutien, tout en appelant à « faire le ménage » dans les rangs de la police.
Depuis la mort de Nahel mardi, le quartier de la Paillade à Montpellier s’est embrasé quasiment chaque soir. Comme pour les extirper du chaos ambiant, l’auteur Nourdine Bara a convié les enfants du coin à un échange littéraire salutaire, malgré les effluves de goudron brûlé.
L’écrivain et journaliste Feurat Alani a vécu une partie de sa jeunesse à Nanterre, cité Pablo-Picasso. Il y réside toujours, chez sa mère, quand il vient en France. Il était là, mardi 27 juin, quand Nahel a été tué par les policiers, puis les nuits qui ont suivi. Pour Mediapart, il s’interroge dans un texte très personnel : « Faut-il être tué par balle pour être convoqué à la mémoire de l’altérité, des responsables politiques, des médias et même des lambda ? »