Si l'impôt de solidarité sur la fortune n'est pas purement et simplement supprimé, une réforme permettra au moins d'en exonérer 300.000 contribuables, a annoncé jeudi François Fillon. La réforme, incohérente et injuste, s'inscrit dans une dérive de plus en plus marquée à droite du gouvernement et de l'Elysée.
C'estC'est François Fillon qui l'a confirmé ce jeudi 3 mars, en ouverture d'un colloque organisé au ministère des finances sur le thème « fiscalité et patrimoine » : le gouvernement va donner dans quelques semaines le coût de grâce à l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF). Aucune bonne raison ne justifie cette annonce : les finances publiques sont en piteux état et les marges budgétaires disponibles devraient être mobilisées pour endiguer une crise sociale qui ne cesse de se creuser. L'Elysée a pourtant décidé de s'entêter. Pour les très mauvaises raisons, teintées d'arrière-pensées électorales, que l'on devine : multipliant depuis plusieurs semaines les gestes en direction de l'extrême droite, le chef de l'Etat veut donc aussi faire ce cadeau aux plus grandes fortunes. En quelque sorte, l'ISF va être la victime d'une petite tambouille malodorante.