Gardes à vue: magistrats et policiers estiment que la réforme loupe son but
Réduire le nombre de gardes à vue (800.000 en 2009): c'est l'objectif de la réforme en discussion au Sénat. Or, plusieurs acteurs de la chaîne pénale redoutent que cette réforme ne soit contreproductive en obligeant mécaniquement à recourir à la garde à vue. Ils plaident pour un statut alternatif et une redéfinition d'ensemble. Explications.
ExaminéExaminé par les sénateurs depuis jeudi 3 mars, le projet de loi sur la garde à vueviseà renforcer les droits des personnes grâce à la présence de l'avocat, et à «maîtriser» le nombre des gardes à vue, presque multiplié par trois depuis 2001. Or, selon plusieurs acteurs de la chaîne pénale, réunis jeudi lors d'une table ronde organisée par l'Union syndicale des magistrats (USM, majoritaire) et le syndicat national des officiers de police (Snop, également majoritaire), le texte actuel, adopté en première lecture par l'Assemblée nationale, n'aura aucun effet sur le nombre de gardes à vue.