Le personnel et les codes politiques restent masculins. Les hommes continuent de fixer les règles du jeu. À l'Assemblée nationale, dont je suis l'actualité depuis 2012, le sexisme reste fréquent.
ÀÀ l’Assemblée nationale, le mardi après-midi, jour des fameuses questions au gouvernement, les députés sont presque tous là : c’est retransmis à la télé. De 14h30 à 16 heures, la salle des Quatre-Colonnes est le lieu d’un curieux rituel. Des parlementaires en veste-cravate (obligatoire) trouvent sans difficulté les micros et les caméras, qui n’attendent que ça. Il y a les députés squatteurs, que radios et télés peuvent « lancer » sur n’importe quel sujet ; les adeptes des formules qui claquent ; les vedettes, qui distillent de rares et brefs oracles, recueillis comme du nectar par la presse ravie. À de rares exceptions près, les élus qui se livrent à ce déluge verbal (dont une grande partie sera jetée illico au rebut par des journalistes à la recherche de la bonne phrase) sont tous des hommes, les véritables maîtres des lieux.