Jacqueline Deltombe a 40 ans. Comptable, elle milite au PS à Villeneuve-d'Ascq et voudrait devenir députée. Il y a douze ans, elle était condamnée par le tribunal correctionnel de Lille pour avoir hébergé, chez elle, un ami zaïrois en situation irrégulière. Son jugement avait marqué le début d'une mobilisation lancée par 66 cinéastes. Elle ne regrette rien de son geste et affirme que, comme elle, beaucoup de gens prennent le risque d'enfreindre la loi pour aider des sans-papiers. Retour sur une expérience politique.
ElleElle avait alors 26 ans, le même sourire, la même énergie. On la voit en photo dans les journaux. On la voit en tête d'un cortège en faveur des sans-papiers sur le boulevard Saint-Germain à Paris. On la voit rencontrant Léon Schwartzenberg. On la voit sur les plateaux télé au côté de Romain Goupil. Jacqueline Deltombe venait d'être jugée coupable par la justice lilloise d'avoir hébergé un ami zaïrois en situation irrégulière. C'était en 1997, et l'Appel des 66 cinéastes avait donné lieu à une mobilisation inédite sur le thème de la désobéissance civile. «Cette histoire, elle me suivra partout, toute ma vie», dit-elle, une certaine fierté dans la voix.