De midi à minuit, dans la journée du dimanche 7 juin, la rédaction de Mediapart a tenu la chronique, minute par minute, de la journée électorale. Vous pouvez lire ci-dessous, dans l'ordre chronologique inversé le déroulement des événements.
A midi, et à la lecture de la presse dominicale, nous avions défini les critères permettant d'interpréter les résultats. Au vu de ceux-ci, on peut affirmer que l'UMP ne fait pas mieux que les 28% attendus, mais pas moins bien non plus, ce qui lui permet d'affirmer que le socle de 31% d'électeurs obtenus au premier tour de l'élection présidentielle de 2007 ne s'est pas vraiment érodé en deux ans d'exercice du pouvoir. Ce jugement doit néanmoins être modulé en considérant que deux électeurs sur trois se sont abstenus de voter, ce qui n'est pas un mauvais chiffre en comparaison des performances européennes, mais ne permet de juger que du choix de ceux qui se sont exprimés.
Le PS est, quant à lui, bien au-dessous du seuil de 20% envisagé avant le scrutin, et son porte-parole, Benoît Hamon, n'est même pas réélu en Ile-de-France, ce qui laisse présager de sévères recompositions du Parti. On en saura plus mardi soir, après le conseil national qui devra interpréter les résultats et décider des nouvelles alliances stratégiques des courants. Mais le résultat n'est certainement pas catastrophique pour tous, puisque l'effondrement du MoDem permet d'écarter, au moins momentanément, l'hypothèse du alliance au centre pour les régionales de 2010.
Europe-Ecologie tutoie le PS en nombre de voix et est à égalité en nombre de siège, un résultat inespéré alors que dimanche matin encore, la question pour les écologistes était plus «troisième ou quatrième place?», dans une compétition avec le MoDem, plutôt que «deuxième ou troisième?» dans une joute avec le PS. Car, en bien des lieux, les écologistes devancent les socialistes et parfois, comme à Nantes, ne passent pas très loin de la première place. La chronologie de la soirée est éclairante pour comprendre le sens de ce vote: l'avance des socialistes en début de soirée a été peu à peu grignotée, à mesure que les résultats des grandes villes tombaient, indiquant que le vote Europe-Ecologie est souvent un phénomène urbain, probablement assez éloigné des préoccupations environnementalistes. Reste la question de la transformation de ce bon résultat au-delà d'une élection qui est formellement favorable à ce type de formation et une fois que les artisans de la victoire seront absorbés par le travail européen, loin des enjeux nationaux.
En quatrième position, le MoDem confirme qu'il n'a pas réussi à s'implanter dans le paysage politique, après la débandade des municipales. On l'annonçait à 14% (CSA) avant l'élection, il n'en fait qu'un peu plus de la moitié (8,5%); on le promettait incontournable pour l'avenir de la sociale-démocratie, les électeurs centre-droit semblent ne pas s'être reconnus dans son discours antisarkoziste et ceux du centre-gauche ne pas avoir oublié qu'il était né à droite. Bref, pour tous ceux qui avaient fuit les vieux partis pensant trouver au MoDem un renouveau de la politique, l'heure est aujourd'hui à la réévaluation de leurs stratégies personnelles.
Avec 6,3% des voix, le Front national a réussi à démontrer qu'en allant chasser sur ses terres, Nicolas Sarkozy ne l'a pas tué. Promis à l'extinction en même temps que son leader, il réussit une nouvelle fois à se perpétuer en envoyant trois députés à Strasbourg, Bruno Gollnisch ainsi que le père et la fille Le Pen. De plus, en comptant les 4,6% de Libertas, l'extrême droite totalise encore en France près de 11% des voix exprimées.
Quels que soient les discours triomphalistes du Front de gauche, il n'a pas réussi à recruter largement au-delà de l'électorat communiste, malgré un campagne plutôt réussie. Jean-Luc Mélenchon ne s'y est d'ailleurs pas trompé, qui a oublié de citer ses alliés du PCF lors de la soirée électorale. Certains militants non plus, qui se reconnaissaient, dimanche soir, comme principale victoire d'avoir «descendu» le NPA, jusqu'alors seule force en progression à la gauche du PS.
Le NPA, enfin, se console de son piètre 4,9% en se disant qu'il est un jeune parti, encore à construire et en oubliant que ses fondations sont restées très largement celles de la LCR.
23h50. Jean-François Kahn, tête de liste du MoDem dans l'Est, estime que son parti «payait l'erreur stratégique commise pendant le débat [entre François Bayrou et Daniel Cohn-Bendit] sur France 2». «La déception est d'autant plus douloureuse que nous avons frôlé un vrai succès en développant l'idée qu'il y avait dans l'électorat une forte aspiration à dépasser le clivage UMP-PS qui asphyxie la vie politique française, a-t-il déclaré à l'Agence France-Presse. Paradoxalement, notre analyse était juste mais elle a favorisé Europe-Ecologie. C'est la vie.»
23h45, chiffres du ministère de l'intérieur: la majorité arrive en tête avec 27,73%, suivi du PS à 16,66% talonné (à 100.000 voix près) par Europe-Ecologie (16,03%). Le MoDem est crédité de 8,47%, le Front national de 6,40%, le Front de gauche 5,99%, le NPA et LO 6,22% ensemble, et le reste de la droite 6,81%.
23h30. Selon le quotidien Ouest-France, Philippe de Villiers reste maître chez lui et pointe largement en tête en Vendée (32,96%). Le leader souverainiste, chef de file de la liste Libertas dans l’Ouest, s’impose dans 269 communes sur 282, soit 10 de plus qu’en 2004, mais perd quatre points et plus de 9.000 voix.
23h20, à Bruxelles. Réactions et duplex dans la salle du Parlement européen.
- Hans Gert Pöttering, président du Parlement européen (depuis Berlin) : «Nous devons réfléchir à la façon dont on peut obtenir une meilleure participation à l'avenir. Je constate que les partis pro-européens ont enregistré une bonne majorité des voix.»
- Joseph Daul, Parti populaire européen (droite) : «Pour le groupe PPE, c'est une très belle soirée. Je ne peux être que satisfait : le PPE a largement gagné et les socialistes ont un peu perdu.»
- Martin Schulz (parti socialiste européen, depuis Berlin) : «C'est une soirée particulièrement triste pour la sociale-démocratie en Europe. Nous sommes extrêmement déçus, nous nous attendions à de meilleurs résultats. Dans la plupart des pays, les résultats sont peu positifs. Le groupe social-démocrate a encaissé des revers très importants. Cette soirée est remplie d'amertume.»
- Francis Wurtz (gauche européenne, depuis Paris) : «Ce taux d'abstention doit tous nous interpeller. Il traduit une crise de confiance de trop nombreux citoyens vis-à-vis de l'Europe telle qu'elle se construit aujourd'hui. Le poids de la droite et de forces xénophones doit interpeller la gauche : nous n'avons pas réussi à apporter les réponses à nos concitoyens.»
A Bruxelles, les premières tractations pour l'élection du futur président du Parlement européen ont déjà commencé. Au sein du PPE, deux candidats se disputent déjà la présidence : l'italien Mario Mauro et le polonais Jerzy Buzek.
23h15.23h12. Quelques paroles de proches de Royal et d'Hamon à Solférino où la soirée se termine:
David Assouline: «Il faut engager une vraie rénovation et ne pas venir nous dire cette fois-ci: “après les régionales”, comme on nous a dit “après les européennes”. Il faut y travailler vite, et voir comment, à court terme, on en fait l'affaire des Français.» Evoquant la question des primaires, il insiste: «Il y a une nécessité de créer une dynamique à gauche, un projet et une méthode permettant de faire émerger un leadership.»
Aurélie Filippetti embraye: «La direction doit envoyer des signaux clairs sur le fait que les choses bougent. On est un certain nombre pour qui ça ne passe plus. Il faut dépasser le PS pour aller vers un grand parti de la gauche, des écologistes aux altermondialistes.»
Lieutenant de Benoît Hamon, Razzy Hammadi analyse: «Il ne faut pas étudier les résultats mais les interpréter. Il ne faut pas rénover le PS mais le refonder. On a besoin d'un big bang à tous les étages, sur le projet comme sur la sociologie.» Quid de l'aile gauche à la direction du PS? Une démission de Benoît Hamon, qui n'est pas réélu ce soir, est-elle envisageable? «Nous prendrons collectivement nos responsabilités politiques. Nous ne nous sommes jamais défilés jusqu'ici.»
Un autre hamoniste, l'économiste Liem Ngoan-Hoc (élu député européen dans l'Est), s'interroge: «Est-ce qu'on reste pour peser dans la direction avec un message dilué ou est-ce qu'on sort en misant tout pour peser sur des primaires?» Should I stay or should I go? La question n'est pas tranchée et devrait être débattue mardi. Henri Emmanuelli plaide, semble-t-il, pour un maintien de la gauche du parti dans la direction.
23h10. A Hénin-Beaumont, dans le Pas-de-Calais, la liste Front national conduite par Marine Le Pen, qui, par ailleurs, brigue la mairie de la ville, le FN arrive en tête du scrutin avec 27,92% des voix.
23h05. A Nice, selon une estimation, l'UMP recueille 33,30% des voix, devant Europe-Ecologie à 17% environ et en troisième position le PS avec un score de 10-11% loin de son score de 2004. Dans les Alpes-Maritimes, le score de l'UMP serait supérieur à celui de Nice, aux alentours de 35-36% des voix.
23h00. Sur le site du Parlement européen, une première esquisse du futur hémicycle européen. Les conservateurs du Parti populaire européen (PPE) remportent les élections au Parlement européen avec 263 à 276 sièges, devant les socialistes avec 155 à 165 sièges, sur un total de 736 sièges dans l'hémicycle.

Agrandissement : Illustration 1

© Parlement européen
22h55. A Paris, sur 60% des bureaux de vote dépouillés, les résultats donnent: UMP 30%; Europe-Ecologie 27%; PS 14,7%, MoDem 8,3%.
22h41. Avec plusieurs dizaines de minutes de retard, le Parlement européen donne sur son site des résultats provisoires pour la plupart des pays de l'UE. Pour la France, ça donne :

Agrandissement : Illustration 2

© Parlement européen
22h32. Pour le discours de François Bayrou, les quelques militants présents au QG du MoDem se pressent autour des micros: objectif faire masse pour les images de la télé. Et ne pas montrer sa déception, alors que l'on pensait «faire 15%». Les gens n'ont «pas compris le MoDem, ils n'ont pas compris que nous étions le parti de l'Europe». Alors ce soir, «les militants sont fatigués et ne se sont pas mobilisés pour la soirée».
22h30. A la Bellevilloise, on rivalise de métaphores. Pour Cohn-Bendit, ce 7 juin, «c'est le D-Day de l'écologie politique». Pour Denis Baupin, «c'est le 10 mai 1981 de l'écologie politique». Stéphane Hessel, l'ancien résistant, est venu saluer la victoire alors que Karima Delli, assistante parlementaire de Marie-Christine Blandin et 4e sur la liste en Ile-de-France, s'éclipse, les larmes aux yeux. Bouleversée par cette victoire qui peut la porter de manière totalement inattendue au parlement de Strasbourg, elle doit rejoindre les plateaux télévisés.
Agrandissement : Illustration 3
22h28. Selon le quotidien marseillais La Provence, les Italiens résidant en France et qui s’étaient inscrits en 2008 sur les listes électorales pour voter aux municipales françaises ont été radiés des fichiers italiens et n’ont pas pu voter aux européennes.
22h26. Olivier Besancenot arrive dans la salle que le NPA a louée pour l'occasion, rue de Doudeauville (Paris XVIIIe). «Nos résultats sont un bon départ pour un premier test électoral, assure-t-il. Rien de fracassant mais pas de déception. Il y a une brèche anticapitaliste dans ce pays. Ceux qui annonçait le NPA mort-né se sont trompés. Le NPA continue son chemin. La prochaine étape n'est pas électorale: il faudra lutter contre la crise et stopper le gouvernement.» Affiches sous le bras, seau de colle à la main, un militant à qui ses camarades rappelaient que ces élections n'avaient qu'un tour, répliqua: «Les élections, c'est fini mais le combat continue.»
22h25. Premières estimations en Italie. D'après La Repubblica, le PdL de Silvio Berlusconi (droite) remporterait une large victoire (entre 39 et 43% des voix), le Parti démocrate (centre et gauche) entre 27 et 31%, la Ligue du nord (droite) entre 6,5 et 10%.
22h10. Dernières estimations


De 20 heures à 22 heures
22h00. En Suède, le «parti des pirates», qui veut légaliser le partage de fichiers sur Internet entrerait au Parlement européen après avoir réalisé un surprenant score de 7,4%. Les sociaux-démocrates sortiraient en tête avec 25,6% des voix.
21h50. Europe-Ecologie (20,5%) devance le PS (14,3%) en Ile-de-France, selon une nouvelle estimation TNS-Sofres. L'UMP-Nouveau Centre obtient 29% et le MoDem 9%, le Front de gauche 6,5%, le Front national 4,5%, le NPA 3,2%, Libertas 2,9% et Lutte ouvrière 0,8%.
21h45. Au siège parisien de l'UMP, l'après élection européenne commence. Xavier Bertrand avait à peine terminé son intervention télévisée, que tous les dirigeants du parti sakozyste se réunissaient pour faire et refaire les comptes de voix. Conclusion: si elle a gagné haut la main ces élections européennes, l'UMP est minoritaire puisque sans réserve de voix lors des prochaines élections (régionales 2010 et présidentielles en 2012), qui sont des élections à deux tours... Xavier Bertrand a pris soin de s'entourer d'Eric Besson et Jean-Marie Bockel, deux anciens socialistes. La mise en scène a fait son effet. Les mots du secrétaire général sont venus la conforter: «Ouverture, refus du sectarisme.» L'ancien ministre de Nicolas Sarkozy s'est projeté dans l'avenir: «L'union permet la victoire.» C'est Jean-Pierre Raffarin qui a apporté des précisions sur la stratégie du mouvement: «Pendant des années, nous nous sommes trouvés en situation délicate parce que nous étions dans une triangulaire avec le Front national. Le virus de la triangulaire a changé de camp. C'est maintenant le PS qui en est la victime. Et on voit bien qu'il n'a pas fait le choix entre une alliance au centre et une alliance à gauche. A nous de rassembler notre camp et de convaincre. Notre socle n'est pas suffisant mais il est prometteur. La victoire de ce soir est un appel à l'action et à une relance de l'activité gouvernementale.»
Agrandissement : Illustration 7
Agrandissement : Illustration 8
Photos © Thomas Cantaloube/Mediapart
21h38. Au NPA, Alain Krivine est content: «Globalement, c'est un bon départ. Et quand j'entends Cohn-Bendit parler d'une alliance possible Europe-Ecologie, Modem, PS, je leur souhaite bien du courage. Quoique ce n'est pas sur le fond qu'ils vont s'engueuler, ils ont tant de points communs dans leur vision de l'Europe!» Reste maintenant à préparer les régionales. Pour faire mieux encore, il faudra avoir «un pied dans la campagne et un pied dans les luttes».
21h40. A Marseille, au QG des listes Europe-Ecologie du Sud-Est, on se bouscule – entre rires et larmes (de joie) – pour fêter la belle performance des candidats rassemblés derrière Michèle Rivasi, deuxième derrière l'UMP. Mais le local est bien trop petit et personne n'avait prévu de champagne...
21h35. On s'achemine de plus en plus vers une forte majorité de droite au Parlement européen. Le site d'Euronews donne les résultats provisoires (sondages sortis des unes) au Royaume-Uni. Le parti travailliste du premier ministre Gordon Brown s'effondrerait avec seulement 16% des voix, derrière les Tories (conservateurs, 26%) et le parti anti-européen de l'UKIP (18%). En Roumanie, la coalition au pouvoir (sociaux-démocrates et parti conservateur) l'emporterait. Les centristes du PD-L seraient à 30,4%. Le parti d'extrême droite Romania Mare réalise 7,2% des voix. Au Portugal, la télévision RTP donne la droite (PSD) gagnante (29-34%, 8 à 9 sièges), devant le parti socialiste (28-33%, 7 à 8 députés).
21h25. Surprise dans le Finistère: le PS est devancé par l'UMP et les Verts d'Europe-Ecologie à Brest et Quimper, villes pourtant administrées par des maires socialistes. L'UMP arrive rassemble 21,3% et 23,1% des voix, les écologistes 20,6% et 22,1%. Le PS, troisième, en réunit 19,6% et 20%.
Agrandissement : Illustration 9
21h18. Martine Aubry, au siège du PS à Solférino, prononce un discours un brin résigné: «L'Europe n'est pas apparue comme une solution. Si l'UMP arrive en tête, c'est qu'il n'a pas dit ses intentions, en préférant faire campagne sur la sécurité, au prix d'une remontée de l'extrême droite. Je demande au président de prendre la mesure des 70% d'électeurs qui se sont exprimés contre sa présidence, et de renoncer à un nouveau tour de vis social (…) Je prends toute la mesure de la responsabilité qui m'incombe. Notre parti a souffert de batailles internes et de divisions. Je mets toutes mes forces et je continuerai de les mettre pour la rénovation du PS, dans ses idées et dans ses pratiques. Je comprends et je partage le message des électeurs à l'égard du PS» a-t-elle conclu en estimant que la gauche a «besoin de se rassembler».
Agrandissement : Illustration 10
Photos © Thomas Cantaloube/Mediapart
21h14. Gérard Collomb, maire socialiste de Lyon, pointe la responsabilité du parti dans sa défaite: «Ni le discours du PS, tentant, à chaque instant, de concilier des lignes politiques contradictoires, ni la méthode bureaucratique retenue pour choisir nos candidats ne pouvaient nous conduire à la victoire. (...) Cela passe aussi par un changement dans la méthode de gouvernance du PS. Le Parti de l’appareil a échoué. Celui des militants et des élus, de celles et ceux qui ont montré, au niveau de leurs villes, de leurs départements, de leurs régions leur capacité à remporter des victoires, doit aujourd’hui faire entendre sa voix. Le changement est urgent ! Je n’entends pas accabler la direction ! Je dis seulement à Martine Aubry que nous devons très vite changer de cap !»
21h11. Christian Picquet, ancien représentant de la minorité de la LCR, passé au Front de Gauche sous le nom «Gauche unitaire» analyse l'échec de la gauche radicale: «La leçon essentielle de ce rendez-vous électoral doit à présent être méditée : la division dont la direction du Nouveau Parti anticapitaliste a été mise en échec. Une occasion n’en a pas moins été gâchée : rassemblée, la gauche de transformation aurait pu bouleverser les rapports de force dans la gauche, se trouver en situation de devenir majoritaire au sein de celle-ci. Nous lançons donc ce soir un nouvel appel solennel à nos camarades du NPA, les concurrences boutiquières ne doivent plus jamais se reproduire.»
21h08. Top 3 des réactions de militants entendues à la péniche du Front de gauche à l'annonce des résultats.
- «14,49% à Clermont, c'est super!»
- «6,8%, c'est mieux que le FN: on peut applaudir.»
- «Le NPA, on les a bien descendus.»
21h00. En Ile-de-France, Europe-Ecologie devance le PS: selon la Sofres, l'UMP s'adjuge 30,5% des voix, les Verts 19,7%, le PS 14% et le MoDem se contente de 8%.
20h53. Le taux de participation global au niveau européen s'établit à 43,01%.

Agrandissement : Illustration 11

20h51. Robert Rochefort, tête de liste du MoDem dans la région Sud-Ouest, donne, depuis le QG parisien, une explication de la défaite: la programmation sur France 2 de Home le documentaire de Yann Arthus-Bertrand diffusé simultanément dans 181 pays et 81 chaînes de télévision, justement le vendredi 5 juin, journée mondiale de l'environnement. «Je regrette vraiment que ceci ait été diffusé deux jours avant le scrutin.»
20h54. Au NPA, le Coca-Cola coule à flot. Omar Slaouti, tête de liste en Île-de-France, juge que les résultats sont «plutôt à la hauteur pour un parti qui n'a que trois mois». On se plaint, ici et là, d'incident lors du scrutin dans des bureaux tenus par les rivaux du Parti communiste: «A Montreuil, à Maisons-Laffitte, à Champigny, les bulletins du NPA n'étaient pas sortis du carton à l'ouverture du bureau!» Omar Slaouti temporise: «Il faut refaire l'unité de la gauche pour peser. Nous allons rediscuter avec le PCF et le Parti de gauche d'un front unitaire.»
Le communiqué officiel ne tarde pas: «Nous continuons à proposer à toutes les formations de la gauche antilibérale et anticapitaliste un accord durable valable dans les échéances sociales et politiques à venir, pour encourager la convergence des luttes plus que jamais nécessaire.»
20h48. Selon un sondage sortie des urnes d'un institut de sondage espagnol, le Parti populaire (droite, opposition) devancerait le PSOE (centre-gauche) de José Luis Zapatero. Le PP obtiendrait 43% des voix et gagnerait de 23 à 24 sièges. Le PSOE obtiendrait 40,5% des voix (21-22 sièges). La coalition pour l'Europe (partis régionaux) obtiendrait 5% des votes (deux sièges), la Gauche unie 3,6% (entre 1 et 2 sièges), la Coalition des peuples (écologistes notamment) 2,5% des voix (un siège).
20h45. Le PS arriverait en troisième position dans le Sud-Est avec 15,5% derrière Europe Ecologie à 17% selon TNS-Sofres. Dans le grand Est, il ne dépasserait pas 16% et on l'annonce autour de 10% à Paris. Dans ces conditions, Benoît Hamon, 3e sur la liste d'Île-de-France, ne serait pas réélu au Parlement européen.
Au siège du PS, on fait le dos rond. Jean-Christophe Cambadélis, énervé dans les couloirs de Solférino: «Mais non, ce n'est pas un vote sanction. Le vote sanction, il est contre l'Europe.» Non loin de là, Claude Bartolone relativise: «On enterre régulièrement le PS après les européennes. Après Génération écologie en 1989 et Tapie en 1994, on est toujours là. Ce qu'il faut retenir, c'est que jamais la droite n'a été aussi basse.» Et d'évoquer le conseil national de mardi: «Il faut renforcer le rassemblement et se mettre collectivement au travail. La gauche est potentiellement assez haute ce soir et elle a l'obligation de se réunir.» Pervenche Bérès, complètement sonnée: la numéro deux de la liste d'Île-de-France reste au milieu des journalistes mais refuse de répondre aux questions. Ses seuls mots seront: «On est très déçus.»
20h35. Selon une estimation OpinionWay, dans le Sud-Est, la liste Europe-Ecologie conduite par Michèle Rivasi devancerait le PS de Vincent Peillon avec 17,5% des votes contre 15%. L'UMP de Françoise Grossetête serait en tête avec 28%. Avec un score de 8,5 %, Jean-Marie Le Pen est assuré de sièger à Strasbourg, tout comme l'ancien Vert – à présent MoDem – Jean-Luc Bennhamias, dont la liste ferait 7,5 %. La liste Front de Gauche de Marie-Christine Vergiat obtient un siège avec un score de 6,2 %.
20h30. Beaucoup de monde à la Bellevilloise, pour fêter la victoire d'Europe-Ecologie. On parle de Jean-Luc Bennhamias, ex-Verts aujourd'hui MoDem dans le Sud Est: «Il est devancé par le FN à Marseille», et Michèle Rivasi, la candidate EE, «est devant le PS». On parle aussi de résultats «très prometteurs en Guadeloupe» et l'on s'amuse: «Ça va être dur maintenant de faire entrer Claude Allègre au gouvernement!»
20h25. Régulation, écologie et unité. Le premier ministre François Fillon fait une déclaration depuis l'hôtel Matignon, retransmise en direct sur France 2, sans triomphalisme aucun, il souligne quand même «le très bon résultat de la majorité présidentielle» qui récompense «le travail accompli par la France durant la présidence de l'Union.» Et d'ores et déjà, il appelle les Français à se rassembler davantage face à la crise économique mondiale. Car d'abord, «l'Europe doit se mobiliser pour sortir au plus vite de la récession» et trouver les moyens de réguler le système économique. Ensuite, prenant en compte le score d'Europe-Ecologie, il faudra que l'Europe lutte «contre le réchauffement climatique». Enfin face à ces deux défits, «nous devons nous unir, nous rassembler, tous face à la même épreuve, avec le président». Ce fut dit en moins de cinq minutes.
Agrandissement : Illustration 13
20h20. Premières réactions télévisées:
UMP
- Brice Hortefeux: «Un très bon résultat. (...) Nous avons gagné.»
- Luc Chatel, porte-parole du gouvernement: «C'est la première fois depuis trente ans que les Français placent la majorité présidentielle en tête dans des élections européennes. (...) Contrairement à ce qui a été évoqué pendant toute la campagne, il n'y a pas eu de vote sanction. Le référendum anti-Sarkozy a échoué.»
- Frédéric Lefebvre: «Que l'UMP, la majorité présidentielle, que les Verts aient une prime parce qu'ils ont parlé d'Europe, pour moi c'est une évidence et la sanction va être dure pour tous ceux qui ont voulu prendre en otage cette élection européenne.»
- Rachida Dati: «C'est un succès du président de la République.»
- Xavier Bertrand: «Un succès important.»
PS
- Vincent Peillon: «Le PS est affaibli. Il paie ses divisions.»
- Benoît Hamon: «Je ne vais pas chercher des excuses là où il n'y en a pas.»
- Jean-Christophe Cambadélis: «Un score décevant mais qui n'est pas étonnant au regard de la participation extrêmement faible.»
- Jack Lang: «Le PS a cessé provisoirement d'incarner l'espérance.»
Front de gauche
- Jean-Luc Mélenchon: «La gauche est dans le trou.»
Europe-Ecologie
- Daniel Cohn-Bendit: «Il faut essayer de continuer cette aventure extraordinaire qu'a été le rassemblement» des écologistes.
20h14. Au QG du MoDem, rue de l'Université, une dizaine de militants, visages fermés. Moins de 10%, c'est la faute «à l'abstention. Il faut mettre notre résultat en regard de l'abstention. Tout le monde a perdu», à peine peuvent-ils avouer que pour eux, «c'est un coup dur».
20h09. Au siège du PS, Jean-Christophe Cambadelis, directeur de campagne estime que «personne ne peut faire de triomphalisme, tous les partis de gouvernement sont dans une situation difficile». Et, plus précisément, pour le PS? «C'est décevant, on a fait une contre-performance».
20h05. Sur la péniche affrétée par le Front de gauche, on parvient – enfin! – à brancher la télévision et à trouver le canal de France 2. Mais les estimations ont déjà été données...
20h01. Cris de joie au siège de l'UMP après un compte à rebours effréné. Les 28,3% obtenus, selon l'institut TNS/Sofres Logica, déclenchent la liesse. Eric Woerth, ministre du budget, des comptes publics et de la fonction publique, seul membre du gouvernement présent rue La Boétie, avec Christine Boutin, ministre du logement et de la ville, déclare: «Que ce soit le PS et Bayrou jusqu'à l'écœurement, la stratégie anti-Sarkozy, ce soir, est mise à mal.» La rumeur annonce un remaniement du gouvernement, afin de remplacer les ministres élus, pour mercredi 10 juin.
20h01. Ce dimanche était aussi une journée d'élections législatives au Luxembourg. Le CSV (centre-droit) du premier ministre luxembourgeois sortant Jean-Claude Juncker serait nettement en tête avec 38,1% des voix, selon les premiers sondages sortis des urnes.
20 heures. Premières estimations à 20 heures (TNS-Sofres): UMP 28,3%, PS 17,5%, Europe-Ecologie 14,8%, Modem 8,7%.
(OpinionWay): UMP 27,2%, PS 16,4%, Europe-Ecologie 15,4%, MoDem 8,7%.


De 18 à 20 heures
19h58. En Slovénie, le parti démocrate de centre-droit (SDS, opposition) obtient 26,46% des voix (2 sièges) devant le parti social-démocrate (majorité) crédité de 18,22% des voix (2 sièges). Le parti de centre-droit Nova Slovenija recueille 14,71% des voix et s'adjuge 1 siège. Le parti libéral-démocrate LDS, membre de la coalition gouvernementale, et Zares (libéral), sont chacun à 11-12% et obtiennent un siège.
19h52. TNS Sofres révise son chiffre d'abstention: 59,5%
19h54. Europe-Ecologie se prépare à faire la fête à la Bellevilloise (Paris XXe). Yannick Jadot, ancien directeur de Greenpeace France, candidat dans la région Ouest, arrive avec un grand tournesol à la main, hyper content: «On a fait trois fois plus que Bové et Voynet à la présidentielle.» Alain Lipietz, député européen sortant, se rappelle les temps forts de la campagne: «Dans les usines Renault de Sandouville ou de Trucks, près de Lyon, c'est la première fois que des ouvriers venaient vers nous, nous demandaient des tracts. Avant, ils se méfiaient de nous, mais aujourd'hui, ils perdent leurs emplois, sont au chômage technique et ils voient les choses changer.» Un homme du staff de Cohn Bendit qui a fait les marchés avec Eva Joly analyse à son tour: «Ce qui a fait la force de notre campagne, c'est un mélange de convictions, d'expertises et de fraîcheur. Eva Joly et José Bové ont apporté un combat et des luttes à la thématique écologique.»
19h50. Commentaire d'un pointeur du Parti socialiste: «Même dans les bureaux de vote les plus à gauche de province, le PS fait 19. C'est la curée.»
19h42. Au siège des socialistes, rue de Solférino à Paris, Malek Boutih commente les sondages qui donnent le PS à 18%. «On est sur un toboggan. Le PS est une machine qui ne peut plus regarder dehors.» Et après? Il ne se fait pas trop d'illusion : «La bestiole politique de base, qu'est-ce qu'elle fait? Elle pense déjà aux prochaines élections, chacun se positionne pour les régionales.» Non loin, Jean-Michel Rosenfeld, de la fondation Jean-Jaurès parle lui de sondage à 17,5%, et la dégringolade, c'est la faute à Bayrou: «Après l'émission Mots croisés sur France 2, ceux qui hésitaient entre Europe-Ecologie et le PS se sont portés au secours de la victime, Cohn-Bendit, que Bayrou a agressé.»
Agrandissement : Illustration 16
19h40. Au siège du MoDem (133 bis, rue de l'Université, Paris VIIe), toutes les têtes de liste sont réunies dans un bureau pour un point sur la situation. François Bayrou, qui est arrivé un peu plus tôt, avait l'air tendu. Il ne parlera pas avant 22 heures, après la proclamation des résultats, et ne se rendra sur aucun plateau de télévision.
19h30. Le Front de gauche a investi les deux étages d'une très chic péniche parisienne au pied de la Bibliothèque nationale de France (Paris XIIIe) pour clore sa campagne européenne. A une demi-heure des premiers résultats, la Baleine blanche est encore loin d'afficher complet. Jean-Luc Mélenchon et Marie-George Buffet ne sont pas attendus avant 21 heures. Pour trouver de l'ambiance sur les quais de Seine, il vaux mieux miser sur la péniche voisine, le Boër II, pleine à craquer, où on fête la visite à Paris du dalaï-lama, à la faveur d'un concert de musique tibétaine.
19h27. Premières projections au Danemark (sondages «sorties des urnes»). Les sociaux-démocrates (opposition) obtiendraient 22,7% des voix (4 sièges), les libéraux 20% (3 sièges), le parti conservateur du peuple 12,8% (un siège) – les deux derniers partis gouvernent ensemble. Les anti-européens obtiennent un siège. Par rapport à 2004, la participation est en hausse de près de 4 points, à 51,2% (source : La Repubblica, Italie).
19h24. Très bonne soirée pour les Verts allemands. Outre leur bon score aux européennes (12%), les écologistes réalisent selon Die Welt des percées spectaculaires aux élections communales qui se tenaient dans certains Etats régionaux. A Stuttgart (Baden-Wurtemberg), ils deviennent le premier parti avec 27% des voix, devant la CDU et le SPD. A Mayence (Rhénanie-Palatinat), les Verts passent de 7,7% à... 22% des voix, derrière la CDU et le SPD qui perdent respectivement 5,5 et 5,3 points.
19h20. Au siège de l'UMP (55, rue La Boétie, Paris VIIIe), qui a ouvert ses portes à 19 heures, les militants – plutôt jeunes – sont aussi détendus et «relax» que leurs tenues (jean délavé-mocassins-chemisette-cheveux longs en bataille pour les garçons, imperméable mastic-ballerines-cheveux longs bien rangés pour le filles). Il faut dire qu'une rumeur annonce leurs listes à 28%...
19h17. Nicolas Sarkozy a réuni au palais de l'Elysée le premier ministre, François Fillon, le secrétaire général de l'UMP, Xavier Bertrand, les ministres Michel Barnier et Brice Hortefeux, ainsi que le porte-parole du gouvernement, Luc Chatel, pour un «point» sur les élections européennes. Le chef de l'Etat n'a pas prévu d'intervenir après l'annonce des résultats officiels.
19h15. Au siège du MoDem, pas de militants mais une armée de journalistes à qui l'on promet un point presse dans la demi-heure.
Agrandissement : Illustration 17
19h13. Résultats en sièges:
Chypre: conservateurs (PPE) 2 sièges, socialistes (PSE) 1, libéraux-démocrates (Alde) 1, gauche radicale (EUL) 2.
Malte: PPE 2, PSE 3.
Autriche: PPE 6, PSE 4, Verts 1, autres 6.
Slovaquie: PPE 6, PSE 5, Alde 1, nationalistes 1.

19 heures. Le bureau national du Parti socialiste, prévu à 18 heures, n'a pas encore commencé, rue de Solférino.
18h53. En Bulgarie, le parti de droite Gerb remporte les élections avec 25,5 à 26,5% des voix contre 19,5% à 20% pour les socialistes. Le parti nationaliste Ataka obtient 10 à 12% des votes, et la Coalition bleue (conservateurs) 7,7 à 8,4%. La participation (33 à 36%) a été relativement forte.
18h43. En Grèce, où l'abstention atteint 45% alors que le vote est en principe obligatoire, les socialistes arriveraient en tête avec 36 à 39,5% des voix contre 30 à 33% aux conservateurs du premier ministre Caramanlis. Le parti communiste resterait entre 8 et 10% des voix, et la quatrième place se jouerait entre l'extrême droite (Laos, 5 à 7%) et la gauche radicale (Syriza, 4 à 7%). Les Verts, qui n'avaient obtenu que 0,67% en 2004, perceraient avec 4 à 6,5 des voix.
18h35. TNS-Sofres annonce une abstention record à 60%, plus importante qu'en 2004 (57,22%) qui était déjà un record. OpinionWay annonce 58%.
18h30. Nicolas Sarkozy réunit actuellement au palais de l'Elysée le premier ministre, François Fillon, le secrétaire général de l'UMP, Xavier Bertrand, les ministres Michel Barnier et Brice Hortefeux, et le porte-parole du gouvernement Luc Chatel.
18h25. Martine Aubry arrive rue de Solférino, siège parisien du PS. Pour passer inaperçue, elle se cache derrière un parapluie européen, bleu étoilé de jaune.
18h17. La CDU de la chancelière allemande Angela Merkel arriverait largement en tête avec 38,2% des voix (44,5% en 2004), selon les sondages «sorties des urnes». Les sociaux-démocrates (SPD) ne sont crédités que de 21à 21,5% des voix, soit le plus mauvais score du parti. Les libéraux (FDP) obtiendraient 10,5 à 11% (contre 6,1% en 2004). Franz Müntefering, patron du SPD (social-démocrate), admet un résultat «décevant». Sur la télévision publique allemande ZDF, le chef du parti libéral FDP se réjouit de son score, 10,6%, «le meilleur de l'histoire des élections européennes». Alors que les résultats dans les autres pays ne sont pas tous connus, les commentateurs allemands ont déjà les yeux rivés sur les élections législatives de l'automne. Au vu des résultats de ce soir, une coalition jaune-noir le 27 septembre (FDP-CDU) paraît de plus en plus probable; le SPD semble en position très difficile et quitterait donc le gouvernement – il gouverne depuis 2005 en coalition avec la CDU de Merkel. Grand perdant de la soirée, le parti die Linke d'Oskar Lafontaine (anciens communistes et déçus du parti social-démocrate) : il n'aurait récolté que 7,2% des voix. Les Verts, eux, s'en sortent plutôt bien avec 12,1% des voix. Cem Özdemir, chef des Verts allemands, se réjouit : «Nous sommes toujours le troisième parti, voilà qui est bien.» Il évoque également de très bons résultats des partis écologistes en Grèce, en Scandinavie... ou en France.

©ZDF
Projection en sièges (sur 99 attribués à l'Allemagne au Parlement européen) — CDU : 43 ; SPD 23; Verts : 13; FDP : 12; Die Linke : 8 (source ARD).
18h15. Le MoDem n'est plus sûr d'organiser une fête ce soir. «Les militants sont fatigués, explique Franck Faveur, président des Jeunes démocrates. Si on fait quelque chose, ce ne sera pas gros.» Les militants ont reçu un SMS envoyé par le président de Centre-égaux (l'association gay du MoDem): «Il devrait y avoir un truc au siège.»
18 heures. Les premières rumeurs de sondages «sorties des urnes» commencent à circuler. Les socialistes et le MoDem font grise mine, pas Europe-Ecologie, notamment en Île-de-France.
18 heures. En surfant sur les sites des confrères, toujours la même image... mais, sur le site du JDD, tout le sel est dans la légende.

Agrandissement : Illustration 20

(En Hongrie, les femmes se déplacent en costume traditionnel pour aller voter)
De midi à 18 heures...
17h36. Le Bondy Blog répond à Arlette Chabot qui avait déclaré, après l'émission «A vous de juger», «c'est la culture banlieue qui entre dans le débat politique. Tous les coups sont permis»: «Arlette Chabot se trompe : ce n'est pas le débat politique qui s'abaisse au niveau de la banlieue. C'est la banlieue que certains veulent détruire et rabaisser au niveau affligeant de ce débat politique du 4 juin. (...) Si Arlette Chabot a jamais franchi le périphérique, ses propos démontrent qu'elle ne comprend pas la politique et qu'elle connaît encore moins les quartiers populaires et leurs cultures.»
17h22. Premières images des QG. Ici, Europe-Ecologie
Agrandissement : Illustration 21
Agrandissement : Illustration 22
© Thomas Cantaloube
17h15. Le taux de participation aux élections européennes en métropole a atteint 33,18 % dimanche à 17 heures en très légère baisse par rapport à 2004 (33,24%). En Allemagne, 20,2%; en Bulgarie, 28,28%.
17h05. Premières projections en Belgique (ULB, sortie des urnes):
En Wallonie, le PS garderait de justesse la première place (28%) devant le Mouvement réformateur (27%).
A Bruxelles, le MR l'emporte (33%) et le PS est en chute libre avec 21%. Ecolo devient la troisième force (18%) devant le CDH (14,5%).
En Flandre, les chrétiens-démocrates et la N-VA (autonomistes flamands) l'emportent devant la Lijst Dedecker. L'Open Vld (libéraux, de Guy Verhofstadt) et le Vlaams Belang (extrême droite) reculent nettement.

17 heures. Et Federer gagne Roland-Garros, en moins de deux heures: 6-2, 7-6 (7-1), 6-4.
16h55. Trois personnes ont été interpellées sur le soupçon d'«achat massif de votes» en Bulgarie. L'ONG Transparence sans frontières souligne néanmoins que cette pratique, généralisée depuis la fin du régime communiste, était moins importante dimanche que lors des précédents scrutins. Une étude de l'institut Open Society a montré que 6% des électeurs étaient prêts à vendre leur vote.
16h45. Retour sur les derniers sondages publiés, vendredi.

Mais depuis lors, un sondage Ipsos, non exploitable publiquement, réalisé dans la journée de samedi, et dont les résultats ont été transmis samedi soir aux partis, promet des effondrements, des bouleversements et des surprises notamment pour la troisième place.
16h25. La participation en Slovaquie, samedi, a été de seulement 14%, soit moins encore que les 17% atteints en 2004 (reportage Euronews) et de 36% aux Pays-Bas (contre 39% en 2004).
16h07. Et pendant ce temps-là, la pluie et le vent s'invitent à Roland-Garros. Après un premier jeu vite balayé par le suisse Roger Federer, le suédois Robin Soderling semble entrer dans le match. Federer/Soderling. 6-1/4-4.
16h05. Afin de contourner la loi électorale et donner des résultats de sondages «sorties des urnes» avant l'heure légale (18h30), les médias bulgares ont rivalisé d'imagination. L'agence BGNES a ainsi affirmé que la température près de la mairie de Sofia, où siège le leader du parti de droite GERB, Boïko Borissov, s'élevait à 25° contre 22° près du siège du parti socialiste du premier ministre Serguei Stanichev. Traduire 25% et 22% des voix. En revanche, le taux de participation a été transformé en vitesse du vent: 20 mètres par seconde à 12h30. L'agence FOCUS, elle, a dévoilé les résultats des sondages sous couvert de classement littéraire: le GERB de Boïko Borissov, ancien général de la police, était symbolisé par le livre de Gabriel Garcia Marquez, Le général dans son labyrinthe (26,8% de popularité), et Sergueï Stanichev par son propre livre Car nous sommes socialistes (20,7%). La radio Darik a préféré recourir au hit-parade, classant «Le général a dit» de Joe Dassin a égalité de voix (24%) avec «Roses are red» de Bobby Vinton.
Le 7 juin est aussi le jour de la Pentecôte orthodoxe en Bulgarie. A droite, un bureau de vote à Sofia, dimanche à 16 heures (photos 27etmoi/Arte).


16 heures. L'Autriche a commencé à dépouiller: selon un premier résultat sur un cinquième des bulletins, le parti conservateur devance les sociaux-démocrates (30% contre 24%), la «Liste Dr. Hans-Peter Martin - Für echte Kontrolle in Brüssel» (eurosceptiques, 18%) et l'extrême droite (13% pour le FPÖ et 5% pour le parti de feu Jorg Haider, alors que ces formations avaient totalisé environ 30% des voix lors des législatives de 2008).
15h30. Alors que DailyMotion, 20minutes.fr et LeMonde.fr lancent leur soirée, première soirée électorale en vidéo [avec Jean-François Copé (UMP), Jack Lang (PS), Nicolas Dupont-Aignan (Debout la République), Nathalie Kosciusko-Morizet (UMP), Sylvie Goulard (Modem), Christophe Caresche (PS), Patrick Le Hyaric (Front de Gauche)...], TF1 consacre royalement 10 minutes entre «Les Experts» et le PMU aux résultats:

Agrandissement : Illustration 27

15h15. Selon un sondage, publié dans la matinée, 54% des Irlandais sont prêts à voter «oui» lors d'un second référendum sur le traité européen de Lisbonne, organisé à l'automne. Ce résultat représente un progrès de 2% par rapport à la précédente étude, réalisée à la mi-mai. Quelque 28% se prononcent en faveur du «non» et 18% sont encore indécis. Cette enquête d'opinion a été réalisée auprès de 3.334 personnes interrogées à la sortie des urnes après les élections européennes tenues, en Irlande, vendredi 5 juin. En juin 2008, lors d'un premier référendum, 53,4% des Irlandais avaient rejété le traité de Lisbonne.
15 heures. Les bureaux de vote ferment en Belgique, où le vote est obligatoire. Une heure après ceux du Luxembourg.
14h40. Les chiffres de la participation en Europe.
Allemagne: à 14 heures, la participation était de 20,2% contre 20,4% en 2004.
Espagne: à 14 heures, la participation était de 23,99% contre 24,56% en 2004.
Italie: à 12 heures, la participation était de 30,7% contre 34,1% en 2004.
Pologne: à 12 heures, la participation était de 6,65% contre 5,83% en 2004.
Portugal: à 12 heures, la participation était de 11,84% contre 14,25% en 2004.
Bulgarie: à 12 heures, la participation était de 19,36%.
Roumanie: à 12 heures, la participation était de 10,21%.
14h30. Détail de la participation en métropole à midi:

Dans les départements d'Outre-mer situés à l'ouest de la métropole, participation en baisse par rapport à 2004, selon les chiffres fournis par le secrétariat d'Etat à l'Outre-mer.
Martinique: 13,83% (17,95% en 2004).
Guadeloupe: 14,61% (15,28% en 2004).
Guyane: 12,59% (14,39% en 2004).
Polynésie française: 15,36% à 17 heures, 7,78% à 12 heures ((39,85% en 2004).
Saint-Pierre-et-Miquelon: 21,35% (18,25% en 2004).
14h16.Le premier ministre François Fillon recevra ses ministres et des membres de la majorité à 19 heures à Matignon. Il interviendra ensuite à la télévision entre 20 h 15 et 20 h 30.
13h45. Martine Aubry convoque le bureau national du Parti socialiste à 18 heures, avant la proclamation – et le commentaire – des résultats.
13h30. Selon une étude du mois d'avril réalisée par la London School of Economics, la droite gouvernementale (PPE) devrait obtenir 250 sièges (contre 288 actuellement) et les socialistes européens (PSE) autour de 205 à 210 sièges (contre 217). Les libéraux et les Verts devraient se maintenir respectivement autour de 90 à 100 et 40 eurodéputés, ce qui équivaut à une progression compte tenu d'un Parlement rétréci de 785 à 736 membres. Pour la France, la LSE prévoit 26% pour l'UMP, 19% pour le PS, 14% pour le MoDem, 11% pour Europe-Ecologie, 7% pour le Front de gauche, 6% pour le Front national et le NPA, 4% pour Libertas, 2% pour Lutte ouvrière.
Pour voir le parlement sortant tel que le présente le graphique de l'AFP, cliquer ici.
12h30. Sur le service de microblogging Twitter, le mot-clé «French Open» (le tournoi de tennis de Roland-Garros) est repassé à 12h30 devant «eu09» (les élections européennes).

Agrandissement : Illustration 30
A voté. A 12h45, l'Agence France-Presse annonce que le président Nicolas Sarkozy et son épouse Carla Bruni-Sarkozy ont voté à 12h30 au lycée Jean-de-La-Fontaine, à Paris (XVIe arrondissement). Ségolène Royal (PS) a fait de même 45 minutes plus tôt dans son fief de Melle (Deux-Sèvres) alors que Martine Aubry, première secrétaire du Parti socialiste, votait vers 10 heures à Lille. Dans la matinée aussi, le premier ministre François Fillon s'est rendu avec son épouse dans le bureau de vote de Solesmes, petite commune de la Sarthe dont il est conseiller municipal depuis 2001, tandis qu'Eva Joly, colistière de Daniel Cohn-Bendit sur la liste Europe-Ecologie en Ile-de-France, a déposé son bulletin peu après 11h00 dans une école primaire à Paris. François Bayrou, président du MoDem, fut un des plus matinaux puisqu'il s'est rendu au bureau de vote de son fief de Pau, peu après 9 heures. (photos©Thomas Cantaloube)
Le vote
de Ségolène Royal
à Melle,
publié sur DailyMotion
par... la région
Poitou-Charentes.
Midi. Premiers chiffres.
Agrandissement : Illustration 32
Ceux de la participation «à la mi-journée» (en fait au tiers de la journée, puisque les derniers bureaux de votes en France fermeront à 20 heures): en France métropolitaine, après quatre heures d'ouverture, il se situait à 14,81%, en hausse de plus d'un point par rapport aux 13,62% du précédent scrutin européen de 2004.
Dimanche matin. Jour de scrutin. Faute de pouvoir donner le moindre résultat, interviewer les candidats, citer des sondages de dernière minute, la presse dominicale pose les critères selon lesquels il faudra juger les résultats:
UMP. Le parti présidentiel sera, en France, forcément majoritaire. «Dans une élection à la proportionnelle, quand il n'y a, dans chaque circonscription, qu'une seule liste représentant le chef de l'Etat et l'ensemble des partis qui le soutient, il est mathématiquement logique qu'elle sorte en tête puisque la gauche et le centre se présentent à l'inverse en ordre dispersé», note Roland Cayrol (CSA). L'habileté de l'UMP consistera alors à faire croire qu'il s'agit d'une victoire alors que 3 électeurs sur 4 se seront prononcés contre le parti présidentiel: «C'est la division de l'adversaire qui a fait la force d'une "majorité" présidentielle aujourd'hui sans réserve de voix», écrit le JDD. Le résultat attendu se situe autour de 28%, qui permettront de dire que la majorité aura échappé au vote-sanction. En dessous de 25%, seuil fixé par Jean-François Copé, il s'agirait d'une catastrophe annonciatrice de régionales désastreuses en 2010. Au-dessus de 28%, écrit Le Parisien, cela «validerait la stratégie de parti unique», puisque le socle de 31% des suffrages obtenu par Nicolas Sarkozy au premier tour de la présidentielle en 2007 ne serait que très peu entamé au bout de deux ans d'exercice du pouvoir.
PS. Inutile d'espérer renouveler les 28,9% des élections de 2004, qui avaient permis aux socialistes d'envoyer 31 députés à Strasbourg: les précédentes européennes avaient eu lieu dans la foulée de régionales exceptionnelles qui avaient vu un raz-de-marée socialiste. Ici, le point critique se situe autour de 20% et surtout de la réélection ou non du porte-parole du parti, Benoît Hamon, troisième de la liste en Ile-de-France. Le conseil national du parti a en effet vu les opposants à Martine Aubry retrouver de la voix, et si l'aile gauche les rejoignait dans la contestation, la première secrétaire aurait du souci à se faire.
MoDem. Enorme inconnue pour un parti qui n'existait pas lors de la dernière élection de même type, qui a mené l'une des campagnes européennes les plus dynamiques (avec celle du Front de gauche), commencée en fanfare par un livre, Abus de pouvoir, qui a concentré toutes les attentions, et terminée sur une désastreuse altercation avec Daniel Cohn-Bendit sur France 2. Cela aura-t-il suffi à ruiner la campagne? Un score inférieur aux 12% de l'UDF en 2004 confirmerait en tout cas que le MoDem n'a pas réussi à transformer le bon score de François Bayrou au premier tour de la présidentielle et à se construire un électorat (les élections municipales avaient été un échec complet pour le MoDem, avec notamment la défaite de François Bayrou à Pau). Au-dessus de 15%, au contraire, le parti centriste se pose comme troisième force incontournable et peut espérer monnayer des alliances.
Europe-Ecologie. Campagne a priori décevante pour une formation qui, sur le papier, promettait beaucoup: l'une des plus belles affiches de la place (Daniel Cohn-Bendit, Eva Joly, José Bové), un programme véritablement européen, etc. «A priori», parce que le score final pourrait bien être plus élevé que les 10-12% promis par les sondages. Si c'était le cas, cela permettrait notamment à Eva Joly de siéger à Strasbourg, où, écrit Le Parisien, «elle se voit déjà à la tête d'une commission d'enquête sur les paradis fiscaux». Cela serait aussi le meilleur résultat des écologistes français depuis 1999 lorsque Daniel Cohn-Bendit menait déjà la campagne! Sous les 10%, au contraire, la stratégie de rassemblement au-delà des Verts serait mise à mal et chacun, certainement, reprendrait ses billes.
Front de gauche. Belle campagne pour ce montage un peu hétéroclite de la gauche scissionnaire du PS, la minorité de la LCR et un PCF qui n'en finit plus de décliner. La barre à franchir est donc à 6%, correspondant au score des communistes en 2004: Jean-Luc Mélenchon, écrit Le Parisien, «aura alors réussi une sorte d'OPA sur le PCF. Le Front de gauche devrait alors poursuivre son aventure pour les régionales de 2010, et, pourquoi pas, pour la présidentielle.» Ce score, en moyenne nationale, permettrait en outre de dépasser dans l'une ou l'autre région, les 7-8% nécessaires pour envoyer un député au Parlement européen.
NPA. Campagne difficile pour un parti encore dans les affres de sa création et qui peine à sortir, comme il le souhaite, des limites de l'ancienne LCR. Le NPA aura aussi beaucoup pâti de l'émergence du Front de gauche auquel il a envisagé un temps de participer avant de choisir de continuer seul. On devrait néanmoins le retrouver autour de 5%.
Front national. Si l'on en croit les sondages, le parti de Jean-Marie Le Pen tournerait autour de 4%, soit une nette défaite lors d'un scrutin proportionnel et pour un parti qui a réussi à se hisser au second tour en 2002. Mais comme alors, une surprise est toujours possible, l'électorat d'extrême droite étant souvent plus mobilisé que le reste de la population. Le principal enjeu pour le FN reste la réélection de Jean-Marie Le Pen, dans le Sud-Est, ce qui lui permettrait, en qualité de doyen, de présider la première séance du Parlement européen, avant l'élection du président. Dernière tribune avant de laisser la place à sa fille, Marine Le Pen, candidate dans la région Nord-Ouest et aux municipales partielles prochaines à Hénin-Beaumont.