Toulouse, correspondance.- Il a bien fallu qu'ils s'habituent, les mariés du Capitole. Désormais, lorsqu'ils sortent de la mairie, talons hauts, cravates, pantalons au pli réglementaire et limousine enrubannée le long du trottoir, il y a ces énergumènes en train de dresser des tables, de noircir un paper board et de brancher la sono. Vers 18 heures, tous les soirs depuis le 5 avril, Nuit debout prend sa place du Capitole. Ce samedi, ce sont les invités d'un mariage franco-maghrébin plutôt cossu qui se déploient. Les robes à paillettes et les enfants trop sapés s'égayent au son de l'orchestre traditionnel, et le darija (arabe dialectal marocain) a l'accent des faubourgs toulousains. Des deux côtés, on se sourit en se croisant. « Oh la vache, regarde les talons ! », ne peut retenir une nuit-deboutiste en jeans et sandales en regardant la jeune femme qui tient la traîne de la mariée.
A Toulouse et dans la région, Nuit debout phosphore encore
Une rencontre des Nuits debout Midi-Pyrénées s'est tenue samedi soir à Toulouse. Les « convergences des luttes » et des territoires restent à construire. Mais depuis cinq semaines, un peu partout dans la région, des dizaines ou des centaines de personnes se retrouvent le soir pour débattre des alternatives et échafauder les plans d'un autre monde.
8 mai 2016 à 18h58