Une des pires pollutions à Paris depuis dix ans : la plus longue pour une période hivernale, des concentrations record de particules fines (Pm10) à certaines heures de la journée. Depuis le 30 novembre, respirer l’air de la capitale intoxique et empoisonne ses habitants. Plus que jamais. Lyon et Villeurbanne connaissent une situation similaire et instaurent, pour la première fois, une circulation alternée vendredi 9 décembre. Bordeaux et le couloir rhodanien subissent eux aussi un nuage de pollution. La situation devrait s’améliorer dans la capitale ce week-end, mais pourrait se dégrader de nouveau la semaine prochaine.
Cela s’explique en partie par les conditions météorologiques : un anticyclone plaque la pollution au sol, comme un couvercle. Mais cela est surtout le produit de vingt ans d’atermoiements de la puissance publique face à un problème qu’elle a d’abord nié, puis ignoré, sous-estimé avant d’enfin s’y confronter, mais avec une timidité égale à la lenteur de sa réaction. La trop longue inaction a créé un effet d’inertie dont il est bien difficile de se dégager aujourd’hui. « Tout n’est pas noir mais c’est un sujet compliqué sur lequel il est difficile d’avancer », analyse Denis Voisin, porte-parole de la Fondation Nicolas-Hulot qui a fait campagne tout au long du quinquennat Hollande contre le diesel : « Il est difficile de trouver des mesures à la fois justes et efficaces. Ça touche aux comportements individuels, à l’étalement urbain, à la précarité. »
Comment la France a perdu vingt ans dans le combat contre la pollution de l’air
Qu’il est difficile de rattraper vingt ans d’atermoiements de politiques publiques : alors que Paris et Lyon connaissent leur pire pic de pollution depuis dix ans, la France peine à rompre avec sa politique historique de soutien au diesel.
9 décembre 2016 à 15h20