France Reportage

Paroles de militants UMP: «Je soutiens Sarkozy parce que je le sens fragile»

Quelque 800 nouveaux adhérents de l'UMP étaient réunis salle Gaveau (Paris VIIIe), samedi 12 juin, pour écouter le premier ministre François Fillon. A deux ans de la présidentielle, le parti du président de la République recrute aussi bien chez les déçus du Front national que parmi les hésitants du centre. Au risque d'un grand écart, qui se traduit souvent par des échanges aussi amers que révélateurs. A tous, Mediapart a posé une question: pourquoi s'engager en plein creux de la vague ?

Marine Turchi

«Vous avez choisi de vous engager au moment où c'est difficile, nous vous en sommes reconnaissants.» Samedi 12 juin, les dirigeants de l'UMP ont bichonné leurs nouveaux adhérents, réunis salle Gaveau, à deux pas du siège du parti, à Paris, dans le VIIIe arrondissement. «Mes chers amis, les temps sont durs, et à tous ceux qui nous rejoignent, je ne peux promettre que des efforts, de la ténacité et du civisme, a lancé François Fillon à la tribune. (...) A deux ans des prochaines élections présidentielles, je veux vous dire que vous devez rester à la pointe du mouvement. Et nulle part en France, on ne doit pouvoir se dire que l'UMP est le parti du confort et le parti des petits calculs.»
Opération remotivation des troupes, pour une UMP en perte de vitesse et victime d'une hémorragie de militants (140.000 adhérents perdus en deux ans). «On a besoin de mobiliser davantage nos adhérents, nous expliquait Damien Meslot, le secrétaire national en charge des nouveaux adhérents, en avril. Surtout nos nouveaux adhérents, car en deux ans, un sur trois est parti.» Samedi, la réunion avait des allures de remise de médaille du meilleur ouvrier de France. Damien Meslot invite la dizaine de «militants les plus actifs» sur l'estrade et explique: «Ils ont réalisé à eux seuls quelques centaines d'adhésions. Xavier Bertrand a souhaité qu'ils soient mis à l'honneur. Chacun va recevoir un trophée et un livre du bilan des trois ans dédicacé par le président de la République.»

Réservé aux abonné·es

Se connecter

La lecture des articles est réservée aux abonné·es

Se connecter