Le porte-à-porte de la campagne Hollande a endigué le FN
Les trois "Bostoniens" qui ont coordonné l'opération de porte-à-porte lors de la présidentielle ont analysé le résultat des 5 millions de portes frappées dans les quartiers populaires. L'exercice n'a pas accru la participation mais il a fait changer d'avis un électeur sur cinq du FN.
La lecture des articles est réservée aux abonné·es.
Se connecter
ParfoisParfois, il arrive que le chercheur trouve. Mais pas ce qu'il avait prévu de découvrir. L'analyse du porte-à-porte très rationnalisé des équipes militantes de François Hollande dans les quartiers populaires a offert à ses coordonnateurs une surprise de taille. Contrairement à ce qu'attendaient les trois « Bostoniens » (dont nous avions narré l'aventure ici, puis ici en février 2012, puis que nous avions interviewés lors de la sortie de leur ouvrage en avril 2013), les cinq millions de portes frappées durant la présidentielle n'ont pas entraîné une hausse de la participation électorale. C'était pourtant l'objectif initial martelé par Vincent Pons, Guillaume Liégey et Arthur Muller : la remobilisation des abstentionnistes de gauche. Dans une note qu'ils viennent de publier, l'analyse détaillée des résultats de la présidentielle, appliquée au déploiement du porte-à-porte qu'ils ont organisé, a révélé un effet inattendu, sur lequel il préfère dès lors insister : d'après leur étude, une personne sur cinq ayant été contactée lors des porte-à-porte a changé son vote Le Pen en vote Hollande.