Un jeune Marseillais tué par un policier : «Manifestement pas de légitime défense»

« Pourquoi avoir aussitôt parlé de personne défavorablement connue des services de police ? Si mon frère était mort dans un règlement de comptes, à la limite ça aurait eu un sens, mais là, ça n’a rien à voir, c’est une bavure d’un policier ! » Sur le chemin entre la cité Félix Pyat, dans le 3^e arrondissement de Marseille, et le service médico-légal où repose le corps de Yassin, son frère de 19 ans, tué la veille par un policier, Karim, 24 ans, s’indigne de la communication policière relayée par les médias.
Dans l’après-midi du 15 février 2013, le procureur de la République de Marseille a annoncé l’ouverture d’une information judiciaire pour homicide involontaire. Le policier qui a tiré sur le jeune homme était en cours de défèrement dans la soirée de vendredi, après deux jours de garde à vue. Le parquet a demandé sa mise en détention provisoire.
Les faits se sont produits vers minuit, jeudi 14 février, devant le « 107 », une épicerie du quartier de la Joliette, proche de la cité Félix Pyat. Âgé de 39 ans, le sous-brigadier, qui n’était pas en service, était descendu y acheter des bières. Deux jeunes garçons sont arrivés, l’un d’eux fumant du cannabis. « Il semblerait que le policier ait fait une réflexion au fumeur et que très rapidement une rixe s’en soit suivie », décrit un communiqué de la direction départementale de la sécurité publique. Yassin et son ami, âgé de 29 ans, auraient rapidement compris qu’il était policier et l'auraient fait tomber au sol d'une balayette. Le fonctionnaire a alors sorti son arme de service.