FranceLien

Pietro Grasso : «La France, cible de la mafia»

Le procureur national italien estime que «la France est toujours une cible» pour les groupes mafieux étrangers, «qui disposeraient d'un capital estimé à 500 milliards d'euros, investissent des sommes folles en France, en particulier dans les jeux et les casinos pour faire du blanchiment, ainsi que dans les paris sportifs».

La rédaction de Mediapart

Huit mois après la création par le garde des Sceaux, Michel Mercier, de l’Agence de gestion et de recouvrement des avoirs saisis et confisqués (Agrasc) qui a déjà traité 5000 affaires correspondant à 8000 biens saisis, le procureur national antimafia Pietro Grasso participe jeudi à Paris à un sommet européen organisé par l’agence. Dans un entretien au Figaro, il estime que «la France est toujours une cible» pour les groupes mafieux étrangers, «qui disposeraient d'un capital estimé à 500 milliards d'euros, investissent des sommes folles en France, en particulier dans les jeux et les casinos pour faire du blanchiment, ainsi que dans les paris sportifs. L'Hexagone est aussi une véritable zone de stockage rapide et de transit pour des produits comme la cocaïne et les drogues de synthèse venant de Pologne ou des Pays-Bas. J'ai par ailleurs l'intuition que les Balkans, où l'on peut acheminer n'importe quoi n'importe où par la route en 24 heures, sont devenus la plaque tournante européenne. (...) Les gens des pays de l'Est investissent dans le Midi, mais veillent à n'y faire jamais couler le sang pour éviter d'attirer les foudres des autorités. À la manière de managers, ils s'intéressent aux marchés les plus juteux, comme celui de l'immobilier sur la Côte d'Azur. Ils misent par ailleurs sur la contrefaçon, où Chinois et Napolitains travaillent main dans la main au plus grand dam du luxe français, mais aussi sur les trafics internationaux de déchets.»

Réservé aux abonné·es

Se connecter

La lecture des articles est réservée aux abonné·es

Se connecter