France

Comment Nicolas Sarkozy tente de s'imposer comme candidat obligatoire pour 2012

Trois ans avant l'échéance présidentielle, Nicolas Sarkozy profite de sa victoire aux européennes pour s'imposer comme le seul candidat possible de la droite en 2012, malgré une cote de popularité au ras des pâquerettes. Une manière d'écarter les éventuels prétendants à droite, Dominique de Villepin en tête. Une façon aussi d'entériner la mort de la démocratie et du débat à l'UMP, transformée en «machine à gagner les élections».

Marine Turchi

«Choquant», «effroyable», «suicidaire». Jean-Pierre Grand, le député villepiniste de l'Hérault, n'a pas de mots assez durs pour qualifier la sortie de Claude Guéant, le 14 juillet. Ce jour-là, l’Elysée a entériné la mort de la démocratie à l’UMP, sans que personne ne s’en émeuve. C’était sur TF1, le secrétaire général de l’Elysée a annoncé la candidature de Nicolas Sarkozy pour l’élection présidentielle de 2012. «Il n'a sans doute pas arrêté sa décision, mais si vous voulez mon sentiment, personnellement je souhaite très vivement qu'il se représente», a affirmé Claude Guéant (écoutez-le ici).
Une déclaration millimétrée qui faisait suite à la sortie de Nicolas Sarkozy, une semaine plus tôt, devant quelque 250 députés UMP : «Au pire, au mieux, vous vous dites que vous en avez encore pour sept ans et demi maximum avec moi !» Mais il s'agissait aussi pour Claude Guéant de rectifier le tir après la bourde de Patrick Balkany, «l’ami de trente ans» du président (lire notre billet de blog du 7 juillet). A l'issue du déjeuner des députés UMP à l'Elysée, le député des Hauts-de-Seine s'était invité salle des Quatre colonnes pour relater la rencontre à sa façon. «Le fait d'être sortant ne donne pas le droit de se représenter [automatiquement à l'élection] (...) Si je me représente, j'irai d'abord en primaires devant les militants», aurait dit Nicolas Sarkozy.

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